Bien dissimulée à quelques mètres de la plage de la Pointe-Rouge, une société marseillaise fabrique depuis plus de 60 ans des maillons pour munitions, les parties métalliques qui relient les balles entre elles. Une activité méconnue qui marche plutôt bien car l’entreprise, Eurolinks, se retrouve à l’étroit sur son siège historique de la rue Richard et prévoit de construire une plus grande usine sur le technopole de Château Gombert.
Une usine de 4 000 mètres carrés
Eurolinks a déposé un dossier pour la réalisation d’une nouvelle usine de 4 000 mètres carrés sur un terrain de 1,5 hectares au sein du technopole Château Gombert. Précisément, elle pourrait s’installer sur l’avenue Albert Einstein au niveau des bureaux du programme Heliopolis. Le projet prévoit la construction de plusieurs ateliers (travail mécanique des métaux, traitement de surface par phosphatation, traitement thermique des maillons, peinture) et d’un centre de stockage de matières premières et de produits finis. Le volume prévisionnel de production annuelle est de 300 millions de maillons toutes qualités confondues. La mission régionale de l’autorité environnementale a déjà rendu son avis et une enquête publique est en cours jusqu’au 21 septembre. Les autorisations ne devraient pas tarder pour une mise en chantier dés l’année prochaine.
Créée en 1955 par le grand-père des actuels dirigeants, la SIPR (Spécialisation Industrielle Philippe Rossi) est le dernier fabricant français de maillons. Elle est l’une des seules entreprises à avoir réussi à résister à la baisse drastique des budgets de défense à la fin de la guerre froide dans les années 90. En 2001, elle s’est même renforcée en rachetant les activités de son partenaire hollandais MFT qu’elle a rapatriées à Marseille. La SIPR change alors de nom et devient Eurolinks. L’an dernier, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 9,3 millions d’euros pour un résultat de 810 000 euros. Elle emploie 73 salariés.