Depuis l’arrêté préfectoral qui a pris effet le 18 janvier 2019, les bars et restaurants d’Aix-en-Provence sont obligés de fermer à 1 h du matin au lieu de 2 h. Une situation qui génère conflits et insatisfactions de la part des tenanciers comme des riverains.
Oublié le temps où, en sortant de la dernière séance d’un film ou d’un spectacle, on pouvait se retrouver autour d’un verre pour débriefer. Oublié aussi le plaisir des noctambules à prolonger la soirée jusqu’à 2 h du matin. Comme nous vous l’annoncions dans notre précédent article, depuis le 18 janvier 2019, le centre ville aixois a comme des allures de “ville fantôme” passé 1 h du matin.
Mais depuis la montée des températures, les soirées tardives se poursuivent, non pas en terrasses, mais dans la rue. Une situation qui est loin de satisfaire commerçants et habitants du centre ville. Pour palier le manque à gagner, les membres de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) préparent l’offensive. Une rencontre entre ses représentants, le préfet de Police des Bouches-du-Rhône Olivier de Mazières et la maire de la ville d’Aix-en-Provence, Maryse Joissains (LR), est prévue le 7 mars 2019.
« Une baisse moyenne de 30% du chiffre d’affaire »
Le représentant de la section bars et restaurants aixois de l’UMIH, Mickael Mendez, alerte sur la situation des commerçants concernés par l’arrêté préfectoral. « Depuis la mise en application de la fermeture à 1h, les bars et restaurants enregistrent une baisse moyenne de 30% de leur chiffre d’affaire. On nous a enlevé la dernière heure c’est à dire celle où les clients consomment le plus. Les gens sont laissés à l’abandon, ils traînent dans la rue ce qui ne résout en rien les problème de tapages nocturnes, c’est même pire selon l’aveux même de la Police » explique-t-il. La situation soulève aussi d’autres problèmes selon Mickael Mendez : « Nos employés sont payés 1 heure de moins chaque soir ce qui, rapporté au mois, représente un réel manque à gagner pour eux. De plus, du 3 au 22 juillet Aix accueille le Festival d’Art Lyrique, les gens sortent en moyenne vers 23h30 des spectacles. A quoi bon organiser des festivals si les commerçants de la ville ne peuvent plus profiter de leur impact économique. »
D’après Delphine M, une habitante de la rue la Verrerie âgée de 25 ans « la fermeture à 1 h n’a strictement rien changé aux problèmes de bruits habituels. Ce sont plus les sorties de boîte de nuit à 5 h du matin qui nous dérangent. Entendre quelqu’un crier au petit matin alors que la rue est vide, ça ça réveille. Après on choisit aussi où l’on vit. Quand on habite l’une des rues de la ville qui condense le plus de bars et de boîtes de nuit, on sait à quoi s’attendre. »
La création d’une antenne UMIH aixoise indépendante
Afin de pallier aux problématiques rencontrées par les propriétaires de bars et de restaurants aixois, Mickael Mendez est en train de créer une antenne UMIH aixoise indépendante. « Nous voulons doubler notre nombre d’adhérents. Nous avons rédigé une charte de la vie nocturne à faire appliquer à tous nos membres sous peine d’être exclus du syndicat. Nous avons aussi créés un kit du bon commerçant qui comprend des éthylotests, des préservatifs et des études acoustiques. Ce que nous voulons c’est engager un réel dialogue auprès des autorités. Nous voulons être reconnus comme des professionnels et que les autorités comprennent que nous sommes leurs alliés. »