L’intelligence artificielle est à l’honneur à Aix-Marseille Université (Amu). L’établissement a lancé le « Mois de l’IA » le 5 novembre 2018 depuis son siège du Pharo à Marseille. Pendant tout le mois de novembre, près de 15 évènements divers sont ainsi organisés à Marseille mais aussi à Toulon et Lourmarin.
Née lors d’une conférence donnée au Dartmouth College (Hanover, New Hampshire) en 1956, l’IA redevient populaire depuis quelques années – grâce à une de ses « sous-disciplines », le machine learning, explique Jérôme Gonzalez co-fondateur avec Nicolas Bochet du Lica, le Laboratoire d’intelligence collective et artificielle. « C’est un sujet important, pas seulement pour l’université mais aussi pour le site. Le rapport de Villani a été une sorte de stimulus pour essayer de mieux s’organiser pour embrasser ce sujet », déclare Yvon Berland, le président d’Amu.
Répondre à des questions fondamentales et rassembler
Cette première soirée était animée par le Lica basé à Marseille. Les interlocuteurs, ainsi que toute la salle qui était invitée à s’exprimer grâce à une animation pensée sous la “Méthode des 6 chapeaux de Bono”, ont posé d’innombrables questions sur l’IA. « Aujourd’hui, tout un ensemble de domaines est touché par les avancées de la discipline. Le fait que tout le monde soit atteint par les IA amène à des questions sur l’éthique, à des manières de réfléchir, à comment cette technologie peut aider l’homme et à quel point on doit en avoir peur ou pas », développe Liva Ralaivola, responsable de l’IA pour Amu.
Pour Pierre Le Coz, professeur de philosophie à Amu qui est intervenu tout au long de la soirée, l’IA « bouscule la philosophie » et remet en question ce qu’est l’Homme, questionne le rapport entre conscience et intelligence mais aussi sa capacité à dépasser l’Homme (ou pas). Qualifiée d’« outil » par le philosophe et Vanessa Douet-Vanucci, directrice scientifique de Runlabs et responsable de l’incubateur On[e]Life, Stéphane Viollet, directeur de recherche CNRS et responsable de l’équipe robotique bio-inspirée, juge quant à lui qu’« on est tous plus ou moins d’accord sur le fait qu’aujourd’hui on est sur de l’IA faible ».
Ce mois de l’IA est aussi l’occasion pour les acteurs du territoire de se réunir autour de leur objet d’étude. « J’espère qu’il marquera le début d’une meilleure organisation et structuration de toutes les activités sachant que l’on en a beaucoup mais qu’elles étaient éparpillées », aspire Liva Ralaivola.
Lien utile :
> Retrouvez le programme complet du mois de l’IA
> Notre précédent article : Aix MarseilleUniversité affiche ses ambitions dans l’intelligence artificielle