[Mécénat] Muriel Enjalran (Frac Paca) : « Je veux rendre le Frac gratuit »

Vous avez rejoint le comité d’experts pour l’organisation du programme culturel des Jeux Olympiques Paris 2024. Quelle est votre volonté ?

M.E : Je souhaite que le Frac soit inscrit dans la dynamique de Paris 2024. L’idée, bien avant ce temps fort, est de créer des temps autour de l’art, du sport et des jeux, qui pourraient prendre la forme de résidences d’artistes dans des centres d’entrainement par exemple. Pour revenir sur le mécénat, cela peut être aussi un levier pour attirer des entreprises plutôt mobilisées sur sport, et les inviter à rencontrer la création contemporaine.

Un réseau de Frac maille le territoire national. Comment travaillez-vous ensemble ?

M.E : Nous sommes 23 Frac en France, fédérés en réseau pour donner de la résonnance aux programmations au niveau national et international. Via ce réseau, nous pouvons faire circuler les œuvres entre Frac selon les besoins. Parallèlement, nous essayons d’avoir des collections complémentaires.

« L’idée, bien avant 2024 est de créer des temps forts autour de l’art et du sport »
Muriel Enjalran

Vous êtes financés par la Région Sud et la Drac Paca, mais vous recherchez des mécènes privés au quotidien…

M.E : Nous avons des ressources propres liées à la billetterie. Outre nos mécènes importants, les collectivités territoriales comme le département des Alpes-de-Haute-Provence ou celui des Bouches- du-Rhône financent des projets ponctuels. Pour Katia Kameli, l’artiste exposée jusqu’en septembre 2021, nous avons reçu le soutien de deux mécènes, Axian et la H Fondation, dans le cadre de la saison Africa 2020 (NDLR : événement lancé par Emmanuel Macron pour promouvoir la culture des 54 pays africains en France jusqu’à mi-juillet 2021).

Et puis… toujours dans cette volonté de créer de la convivialité, j’aimerais envisager la gratuité du Frac qui ne l’est pas en semaine. Je cherche actuellement un mécène qui serait prêt, en termes de démocratisation culturelle, à remplacer le montant de nos recettes annuelles de billetterie. Cela nous permettrait de nous inscrire totalement dans nos missions d’accessibilité à la culture.