A la veille de la venue du président de la République, les députés LREM ne savaient pas encore qu’ils seraient invités à rencontrer le chef de l’Etat. C’est dans une salle du Palais du Pharo, avant sa réunion de travail avec la chancelière allemande, Angela Merkel, qu’Emmanuel Macron a pris le temps de recevoir les élus du département. Ont répondu présents parmi les députés En marche, Alexandra Louis, Anne-Laurence Petel, Monica Michel, Saïd Ahamada, Mohamed Laqhila ou encore François-Michel Lambert (UDE). Même Jean-Luc Mélenchon (LFI) n’a pas manqué le rendez-vous.
Côté sénateurs, Samia Ghali (PS) et Bernard Reynès (LR), ont assisté à l’entrevue, tout comme naturellement Jean-Claude Gaudin, maire (LR) de Marseille, aux côtés de Martine Vassal (LR), en sa qualité de présidente du Département des Bouches-du-Rhône, et le préfet Pierre Dartout.
Pour les transports, toujours pas d’argent
Education, situation des hôpitaux de Marseille, transports, immigration, stratégies énergétiques et géopolitiques ou encore développement du port… Différents sujets ont été abordés, le fil rouge restant la Métropole Aix-Marseille Provence. « Chacun a pu s’exprimer, dire ce qu’il souhaitait, le président a longuement répondu », assurait d’ailleurs le maire de la cité phocéenne, à l’issue de la rencontre, vendredi 7 septembre. Aucune annonce n’a été formulée par le chef de l’Etat, notamment en matière de transport mais « il a pris conscience que c’était très important », toujours selon Jean-Claude Gaudin, même s’ils ne sont « pas arrivés jusqu’à des chiffres ». Les parlementaires (LREM) ont également « beaucoup insisté sur le sujet », assure Anne-Laurence Petel, à Gomet’, confirmant le fait qu’Emmanuel Macron « a conscience de l’importance de ce dossier, parce que c’est la clé des problématiques de chômage et il l’a très bien entendu ». Le président aurait donné son accord à la création d’un établissement public pour encadrer et financer les transports métropolitains.
Aux maires de s’accorder sur les compétences
A l’heure d’une séquence métropolitaine importante, avec la récente démission de Jean-Claude Gaudin de la présidence d’AMP, la fusion entre le Département et la Métropole était également au centre de la discussion. « Je crois que ça va dans le sens de la fusion, c’est clair, et comme il y a aura une loi au Parlement, il faut bien un accord un peu général », affirmait Jean-Claude Gaudin, toujours après cette table-ronde. Il a donc été question du rythme auquel devra intervenir la fusion, du financement, du périmètre… mais plus particulièrement des compétences. « On a insisté sur le fait que les compétences doivent être revues pour que les maires soient satisfaits », indique Anne-Laurence Petel.
Martine Vassal, désignée par Jean-Claude Gaudin pour lui succéder à la tête de la Métropole, a d’ores et déjà affiché sa volonté de redistribuer des compétences aux communes et intercommunalités qui le souhaitent. Sur ce point, d’après les personnes présentes, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité de construire un projet. « Dans le cadre de la fusion, il va falloir penser une collectivité différente, ça doit être un projet qui émane des maires », poursuit Anne-Laurence Petel. A eux donc de prendre les choses en main et de faire des propositions. Dans cette optique, le chef de l’Etat aurait d’ailleurs indiqué « qu’en France, le gouvernement demande aux maires de décider et se mette d’accord et quand ils n’y arrivent pas ils redemandent au gouvernement de décider à leur place », rapporte la députée.
Le pays d’Arles devrait entrer dans la Métropole
Sur le rythme, il semble, selon les participants, que Martine Vassal souhaite un peu de temps, pour mettre les choses en place. « Mais on pense que si les maires veulent récupérer des compétences, il ne sert à rien de les laisser trop longtemps à la Métropole et de faire la fusion le plus vite possible », ajoute la parlementaire. L’une des difficultés reste la situation du pays d’Arles. Les 29 communes ont toujours refusé d’intégrer la Métropole lors de sa création en 2015, et ne le souhaitent toujours pas. Elles souhaitent expérimenter leur propre organisation, plutôt que d’intégrer l’institution. Ce n’est pas le scénario vers lequel on se dirige, le préfet ayant déjà refusé l’unicité des trois intercommunalités. A l’occasion de la rencontre avec Emmanuel Macron, la député Monica Michel a bien tenté de faire entendre la voix du pays d’Arles, mais il semblerait qu’il n’ait d’autre choix que de rejoindre les 240 autres communes de la future « métropole départementale ».
Deux élections, un seul scrutin
Si la fusion a été actée, le processus qui doit passer par le Parlement mettra encore quelques mois pour entrer en action. Il devrait conduire vers une élection au suffrage universel des conseillers métropolitains, lors d’un scrutin couplé avec les municipales. Un mode de scrutin qui se calque sur celui des élections régionales : c’est-à-dire un bulletin sur l’ensemble du département, celui-ci découpé en quatre sections, reposant sur les arrondissements de sous-préfectures. L’occasion pour les marcheurs de mettre un pied au sein de l’institution et de s’ancrer localement.
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