Une sphère énorme, de la taille d’un autobus… Couleur argent, elle renvoie votre image en miroir, et respire en soufflant. Vous approchez, la boule se gonfle, vous reculez, elle se dégonfle en soupirant. Cette œuvre énigmatique occupe tout l’espace central de La Chapelle , au cœur de la Vieille Charité , pour six semaines encore. L’auteur, Bruno Peinado, la nomme “Silence si sexy”.
Un autre artiste spatial, Paul Van Hoeydonck, a confié aux astronautes une petite silhouette métallique à forme humaine, (deux jambes, un torse et une tête) destinée à reposer sur le sol lunaire. Une photo atteste que l’œuvre y a sa place ! Ivan Navarro rend un hommage lumineux aux tours jumelles abattues à New York. Avec néon et miroirs, il offre au visiteur le vertige d’un double gouffre , dont nul ne parvient à distinguer le fond.
L’utopie d’Icare
L’exposition propose aussi des objets mieux connus, plus classiques également . Les mobiles de Calder, la peinture géométrique de Fernand Léger, les divagations coloriées de Miro ou les élégants découpages de Matisse… Ainsi l’utopie d’Icare, cette forme humaine noire au cœur rouge navigant dans un ciel bleu jonché d’étoiles jaunes .. Les organisateurs ont pertinemment choisi cette image comme emblème du parcours entre hier et demain.
Défi aux étoiles
Depuis la cime du monde, un poète futuriste lançait voici un siècle “le défi aux étoiles”. Le cinéaste Fritz Lang s’en inquiétait avec son cultissime Metropolis, tandis que le russe Malevitch prônait le recours à l’énergie universelle pour bâtir son architecture suprématiste.
Finalement, cette odyssée dans l’espace – et dans l’espèce – parvient à conjuguer judicieusement technologie et poésie. A l’instar de ce bombardier qui largue… des tubes de rouge à lèvres (Wolf Vostel, B52, 1968), ou cette fusée montée sur roulettes, qui pourrait décoller grâce à l’apport chimique d’une jolie fleur jaune ! (L’Ami d’acné, Carsten Höller, 1994).
Au total, une centaine d’oeuvres , peintes, sculptées, installées ou photographiées. Retraçant les grands mouvements artistiques du siècle dernier.. Où se mêlent les influences de la science, de la pensée, de la littérature et des beaux arts. L’accrochage est co-produit par la Ville de Marseille et la Réunion des musées nationaux.
Des visites en famille prévues le mercredi et samedi à 14h, l’enfant de 5 à 13 ans ne paie que 2€, l’adulte 4. Cinq nocturnes encore programmées (samedi 22 et 29 août, 5, 12, 19, 25 et 26 septembre), jusqu’à 22h.
Pour plus d’informations sur le site de la Ville de Marseille