Le travail d’audit d’EY, dans le cadre des travaux annoncés en septembre dernier de la mission « Rebond industriel » sur le territoire de Gardanne – Meyreuil, ex-bassin minier de Provence, est achevé. De septembre 2023 à janvier 2024, le cabinet EY s’est rendu chaque semaine sur le territoire pour échanger avec les différents acteurs industriels et institutionnels (Conseil régional, agence régionale d’attractivité Rising Sud, collectivités, pépinières d’entreprises, chambres consulaires, acteurs de l’emploi, etc.). Près de 40 industriels ont été rencontrés au sein de leur site, couvrant 70 % de l’emploi industriel local. et vise à accélérer les projets industriels du bassin d’emploi et à élaborer une feuille de route industrielle sur les enjeux d’avenir.
Les résultats de ces travaux ont été présentés mercredi 12 mars 2024 lors d’un comité de restitution à The Camp, à Aix-en-Provence, en présence de Bruno Cassette, sous-préfet de l’arrondissement d’Aix-en-Provence, Isabelle Campagnola-Savon, conseillère régionale déléguée à l’économie, Hervé Granier, maire de Gardanne, Conseiller départemental des Bouches-du-Rhône et Jean-Baptiste Gueusquin, directeur du programme Territoires d’industrie à l’ANCT (l’Agence nationale de la cohésion des territoires).
Avant la présentation, Bruno Cassette a remis en perspectives la mission soulignant qu’il s’agissait également d’évaluer le potentiel et la complémentairité de la zone qui regroupe 18 communes eu égard aux investissements réalisés sur le périmètre de Fos – Etang de Berre.
113 projets industriels identifiés
L’audit territorial du cabinet EY a permis la constitution d’un portefeuille de 113 projets industriels (dont les noms n’ont pas été communiqués), représentant plus de 382 millions d’euros d’investissements productifs (dont 83% sont dans une phase “mature”) et 707 créations d’emplois potentielles. Parallèlement à l’identification des projets, une phase d’aiguillage a été menée afin d’aider les acteurs à trouver des sources de financement. Une enveloppe de deux millions d’euros a d’ores et déjà était mise sur la table pour 13 projets identifiés. C’est Bpifrance qui va désormais instruire les dossiers. D’autres sources de financement sont également explorées à travers France 2023, le territoire métropolitain étant à nouveau labellisé Territoires d’industrie pour la période 2023-2027 (document source en bas d’article).
Concernant les disponibilités foncières pour accueillir les investissements, le chiffre de 40 hectares a été avancé, ce qui semble relativement modeste. « 45% des entreprises rencontrées prévoient un investissement immobilier sur le territoire, et 60% des projets immobiliers ont déjà identifié un foncier – bâtiment grâce à l’accompagnement apporté par les acteurs territoriaux » souligne pourtant la préfecture.
Deux focus : la filière bois et l’appui aux start-up industrielles
En complément de cet appui individuel porté auprès de chaque industriel, la mission a souhaité apporter des réponses sur des enjeux de développement à long terme des industriels sur deux sujets particuliers. Premièrement, la structuration d’un pôle d’excellence territorial de la filière bois, en collaboration notamment avec Fibois Sud. Deuxièmement, l’appui aux start-up industrielles du territoire ayant besoin de passer à l’échelle industrielle pour confirmer le développement de leurs produits innovants. « Pour travailler ces deux enjeux, plusieurs ateliers collectifs rassemblant les acteurs territoriaux concernés ont été menés. Ces ateliers ont permis de partager les enjeux de développement et d’identifier collectivement une vingtaine d’actions opérationnelles à mettre en œuvre dans le courant de l’année 2024 » expliquent les rapporteurs de la mission dont le périmètre n’intégrait pas le degré d’acceptabilité par les habitants des projets étudiés.
Au total, les acteurs réunis se sont félicités du dynamisme observé du tissu local. « Ces travaux ont permis de confirmer que l’industrie dans le Bassin Industriel de Provence offre des perspectives d’activités durables. Elle constitue un levier majeur de développement et de cohésion. L’État et les partenaires de cette démarche réaffirment leur volonté de continuer ces travaux auprès de nos industriels » relève la préfecture dans ses conclusions