La villa Ginkgo, qui avait fermé ses portes fin décembre, vient tout juste de rouvrir et entame cette deuxième saison avec de nouveaux projets, toujours aussi éthiques et respectueux de l’environnement. Un temps de fermeture nécessaire pour prendre un peu de recul sur la saison passée, laisser le potager reprendre son souffle mais aussi pour mettre en place les nouveautés. «Pendant ces deux mois, on s’est occupé principalement de la gestion de l’eau. Nous allons bientôt pouvoir récupérer l’eau de pluie ainsi que les eaux usées de notre cuisine. Côté jardin, on a commencé les semis notamment de piments. Et Charlène, ma sœur, met des fruits et légumes en conserve en expérimentant de la lacto-fermentation (mode de conservation millénaire fait à base de sel et sans stérilisation, NDLR) », explique Raphaël, l’un des deux fondateurs du projet.
Un restaurant et chambre d’hôtes pour se reconnecter au vivant
Ce lieu, unique en son genre à Marseille, est une sorte de laboratoire d’expérimentations qui prouve que l’on peut créer sans détruire. Tout y est pensé en total respect avec l’environnement. « On a imaginé un lieu qui nous ressemble et dans lequel, en tant que consommateurs, on aurait aimé aller. » Installé sur le domaine familial, la villa, située aux portes des calanques de Sormiou et de Morgiou, profite d’un environnement exceptionnel. « Sur le terrain, se trouve la bastide de note grand-mère, la maison de mon oncle et celle de mon père que nous avons récupérée pour créer Ginkgo. Nous avons beaucoup de souvenirs ici, ça nous tenait à cœur que ce projet prenne vie là où nous avions grandi », explique Raphaël, ancien officier de la marine marchande âgé 29 ans. Leurs motivations ? Imaginer un lieu en phase avec leurs valeurs mais aussi se reconnecter au vivant en créant un restaurant, des chambres d’hôtes hors du temps qui pourraient accueillir des personnes en quête de déconnexion le temps de quelques heures ou quelques jours.
« Tout se transforme »
Charlène propose une cuisine végétale faite à partir des légumes du potager et des herbes insolites qui y poussent mais aussi de produits glanés au marché paysan du cours Julien. « Nous ne nous revendiquons pas végétariens mais 99% de notre cuisine l’est. On utilise des fleurs et des mauvaises herbes de notre jardin pour montrer la diversité de ce qui est comestible et que rien ne se perd. Si on cuisine du poisson, il sera issu d’une pêche raisonnée », affirme Raphaël.
Côté chambre, le même précepte rien ne se perd, tout se transforme est appliqué. « Nos trois chambres sont décorées à partir d’objets chinés sur des brocantes ou qu’on nous a donné. Rien n’est neuf sauf la literie. » Pour aller plus loin dans le concept, des panneaux solaires ont été installés sur le toit afin de réaliser des économies d’énergie et le puit devrait bientôt pouvoir alimenter une partie de la consommation en eau.
Si les chambres d’hôtes viennent tout juste de rouvrir, le restaurant n’accueillera ses premiers convives de l’année qu’à compter du 11 avril. En attendant, il est néanmoins possible de privatiser le lieu, pour un dîner ou un événement particulier à partir de 8 personnes.