Dans ses vœux à la presse de lundi, Jean-Claude Gaudin a affirmé son soutien au projet du groupe Sainte-Marguerite de construire un grand hôpital à la place de l’ancien collège Louis Armand dans le 12e arrondissement de Marseille. « Je vais entreprendre tout ce qui sera nécessaire pour relancer le projet du grand hôpital privé à Saint-Barnabé avec une configuration urbanistique plus adaptée au tissu urbain qui l’entoure et avec quelques améliorations par rapport au projet initial », a-t-il annoncé. Malgré les précautions du maire sur la révision à la baisse du projet initial, cette nouvelle déclaration a particulièrement irrité l’association « Nos Quartiers Demain », issue du collectif «Contre l’hôpital monstre à St Barnabé ».
Pas de changement effectif sur le PLUI
« Le maire, soutenu par ses vassaux, balaie d’un revers de main toutes les objections formulées, et justifiées, par 600 familles, dans le rapport d’enquête publique du projet pharaonique du plus grand hôpital privé de France », regrette Cécile Vignes dans un communiqué envoyé mardi 22 janvier aux rédactions. Le 17 novembre dernier, le commissaire enquêteur a rendu un avis défavorable au projet suivant les remarques des opposants et regrettant un manque de concertation des riverains. Dans la foulée, la Métropole a même annoncé qu’elle suivrait ces recommandations et n’engagerait pas de mise en compatibilité du PLU nécessaire pour la réalisation du projet dans les dimensions prévues à l’origine. Pourtant, les associations constatent « que le projet d’hôpital privé ainsi que ses zonages inscrits au PLU actuel, s’ils ont changé de codification, sont reproduits à l’identique sur le prochain PLUI. Nous avons sollicité dès décembre, et à maintes reprises, Madame Caradec, pour obtenir certaines explications et nous attendons toujours sa réponse à notre demande ».
Un terrain d’expérimentations urbaines
Le groupe varois Sainte-Marguerite qui détient les hôpitaux privés de Beauregard et Vert Coteau, tous deux dans le 12e arrondissement, souhaite regrouper les deux établissements sur la friche de l’ancien collège. Le projet prévoyait un nouvel hôpital de 7 étages avec plus de 600 lits, ce qui en ferait le plus grand établissement privé de Marseille. Les opposants estiment « que ce projet d’hôpital privé, dans un espace qui ne pourra jamais en absorber les impacts écologiques et circulatoires, ne s’inscrit ni dans un équilibre d’offres de soins public-privé, ni dans un équilibre territorial d’implantation ». En lieu et place de cet hôpital, l’association souhaite utiliser les 20 000 mètres carrés de l’ancien collège pour « explorer les champs des nouvelles pratiques urbaines : innovation sociale, nouvelles citoyennetés, modes de production et de consommation urbaines à l’aune des techniques de fabrication numériques, nouvelles mobilités, transition énergétique ».