En mai 2024, le groupe aixois Hopps group, qui réunit une quinzaine de sociétés, a vu quatre d’entre elles placées en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Marseille.
Cette procédure doit aboutir à un plan de redressement pour sortir le groupe de l’impasse. Parmi les sociétés visées par cette procédure, l’entreprise de distribution publicitaire Milee (ex-Adrexo), mais aussi AD Productions (filiale de Milee), Dispeo ainsi que le média 150 euros.
Créé dans l’objectif de faciliter l’accès aux promotions pour les consommateurs et intégré en tant que filiale de la maison mère Hopps en mai dernier, 150 euros lancé au printemps 2023 à grand renfort de publicité avait pourtant vocation à relancer l’activité de Milee. Mais après quelques mois d’activité, la filiale rejoint la liste des entreprises placées en redressement judiciaire. « Cette société n’a pas trouvé son public et les ventes sont au point mort » écrit sur son site les syndicats de la Confédération autonome du travail (CAT) Milee, le 2 août dernier.
En mai 2024, la maison mère Hopps s’est également placée sous la protection du tribunal de commerce afin de stabiliser sa situation.
Un période d’observation de six mois
Dans une décision remontant au vendredi 26 juillet, le tribunal de commerce a néanmoins décidé de permettre la poursuite des activités de Milee, compte tenu d’une stabilité de la dette de l’entreprise et de prévisions optimistes pour 2024, en dépit de la situation.
Le groupe Hopps est ainsi placé en observation pour six mois. Une nouvelle audience, fixée au 7 octobre prochain, doit permettre de faire un point d’étape. Contacté par Gomet’, le co-dirigeant d’Hopps Group (avec Frédéric Pons) Eric Paumier ne souhaite pas communiquer davantage sur la situation de l’entreprise pour ne pas intérférer avec la procédure judiciaire en cours. « Rien n’est certain à ce stade », commente simplement l’intéressée.
Un plan de sauvegarde de l’emploi est en cours dans chacune des sociétés concernées par le redressement judiciaire. Chez Milee, cela se traduit par 5000 suppressions d’emploi, dont 4100 de distributeurs, selon les chiffres communiqués par la Confédération autonome du travail de Milee.
Si la crise qui frappe actuellement le secteur de la publicité papier explique en partie la situation de Milee, ce n’est pas la seule cause, affirme le syndicat qui dénonce des erreurs de gestion de la part des dirigeants. « Dix millions d’euros ont été dépensés par Milee pour lancer le média 150 euros. Lorsque 150 euros est devenu une filiale à part entière d’Hopps, Milee a perdu les retombées du média. On a déshabillé Milee pour créer tout autre chose », détaille Philippe Rivoulet, délégué syndical central CAT. Il pointe également du doigt une qualité du service détériorée lors des livraisons de publicité et de courrier.
Un consortium d’entreprises pour reprendre les activités d’Hopps Group ?
Selon les informations transmises par le syndicat, un repreneur se serait d’ores et déjà manifesté pour reprendre les activités de Milee, alors qu’un appel d’offres a été publié mercredi 31 juillet : il s’agirait d’un consortium d’entreprise de routage au niveau national, désireux de s’implanter dans le Sud. « Tout ce qu’on souhaite, c’est que des dirigeants sérieux reprennent l’entreprise, la remettent sur les rails de la distribution et fassent en sorte de retrouver la qualité du service », conclut le délégué syndical.
En savoir plus :
> Le site de la CAT Milee
> Hopps Group (Aix) : le distributeur Milee (ex-Adrexo) cherche un repreneur – Gomet
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