Stéphane Bouillon, préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, préfet des Bouches-du-Rhône, a présidé jeudi 2 février 2017 la quatrième réunion de la commission de suivi de site (CSS) des installations de l’usine Alteo de Gardanne et du site de stockage de Mange-Garri à Bouc-Bel-Air. Il s’agissait notamment de présenter les résultats des mesures de surveillance effectuées sur ces deux installations. Alteo et la Dreal ont communiqué à cette occasion les résultats des mesures d’auto-surveillance et des derniers contrôles inopinés menés de septembre à décembre 2016 sur les rejets en mer. Ces résultats respectent les valeurs limite de l’arrêté préfectoral du 28 décembre 2015 et se rapprochent des valeurs limites fixées pour 2022. Des traitements complémentaires sont à l’étude pour atteindre les objectifs pour 2022 souligne la préfecture.
Concernant le site de l’usine elle-même, à Gardanne, et le site de stockage de Mange-Garri, à Bouc Bel Air, Alteo a présenté les résultats de la surveillance des retombées atmosphériques dans l’environnement menée sur un réseau de plaquettes disposées autour de l’usine et autour du site de Mange Garri. Une amélioration est constatée au second semestre 2016, notamment à la suite des aménagements réalisés. Côté usine : rénovation du refroidisseur du four 3, installation de systèmes d’arrosage sur les pistes de circulation, mise en place de filet de protection; Côté site de Mange-Garri : végétalisation partielle des bacs et arrosage permanent.
« Alteo dénonce la désinformation »
« Des pics accidentels ont cependant été relevés pour l’essentiel dus au transport par camions de la bauxite à la suite des événements sur le port, empêchant l’approvisionnement par train » relève la préfecture. Toutefois, les résultats de l’étude épidémiologique menée autour du site Mange Garri par la Cire Sud (Antenne de Santé Publique France en Région), mandatée par l’ARS, ont été présentés aux membres de la CSS. Les experts en santé concluent à l’absence de pathologie spécifique liée au site. L’étude sera présentée au prochain comité des riverains de Bouc Bel Air. A la demande du préfet des Bouches-du-Rhône et de Roger Meï, maire de Gardanne, d’autres études vont être menées par la Cire Sud sur un périmètre élargi à la commune de Gardanne.
« Cette réunion, qui a duré 4h30, a permis, tant aux associations qu’aux experts scientifiques, de débattre largement des rapports présentés. Le maire de Gardanne a proposé par ailleurs la création d’une société permettant de valoriser les résidus d’Alteo » observe enfin la préfecture. Alteo de son côté se félicite des résylatset de la réunion mais regrette la désinformation, faisant référence aux nombreuses prises de position et reportages hostiles aux « rejets des boues rouges » pourtant disparus: « Alteo confirme ses progrès dans la qualité de ses rejets et dénonce une nouvelle fois la désinformation dont son activité est l’objet et déplore les peurs infondées qui en résultent. »
Quel impact sur la biodiversité et la consommation ?
Afin de mesurer l’impact sur la biodiversité marine, la société Creocean a commencé la campagne de prélèvements en mer cet été, selon des méthodes validées par le Comité de suivi et d’information sur les rejets en mer (CSIRM), créé par arrêté du 31 mars 2016 et présidé par le professeur Pierre Batteau. Des premiers éléments observés font état de la présence d’espèces sous-marines dans le canyon de Cassidaigne.
L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a présenté aux membres de la CSS la méthodologie et les résultats de son étude sur l’évaluation des risques sanitaires liés à la consommation de produits de la mer pêchés en Méditerranée dans la zone impactée par les rejets de l’usine Alteo par rapport à un périmètre plus large dit de « référence ».
Publiée en juillet 2016 sur le site de l’Anses, cette étude a été complétée fin octobre 2016 par une analyse sur le risque d’exposition à l’arsenic. Au terme de ces études, la consommation de ces produits de la mer n’est pas de nature à entraîner un risque sanitaire, rapportée à la part de la consommation de poisson dans l’alimentation totale. L’Anses ne remet donc pas en cause sa recommandation de manger du poisson deux fois par semaine, quel que soit le lieu de pêche autorisé. Source Prefecture.