Premier dossier à l’ordre du jour du conseil municipal marseillais du lundi 6 février 2017 : le budget. Roland Blum, l’adjoint aux finances, s’est félicité de présenter un prévisionnel où l’investissement est en hausse de 5 % (210 millions d’euros contre 200 millions en 2016). Une augmentation à mettre en miroir avec « les 272 millions d’euros de 2013 », tempère le président du groupe PS, Benoît Payan. Les prévisions de la Ville tablent également sur une baisse de 20 millions de l’endettement, « sans augmentation d’impôts », insiste Roland Blum. Parmi les principaux postes concernés par l’investissement de la mairie, les édiles soulignent leurs efforts dans le domaine de la jeunesse et de l’éducation avec de nouvelles crèches et d’importants travaux dans les écoles mais les principales nouveautés présentées lors de ce premier conseil municipal de l’année portent sur la police et le stationnement.
La privatisation des « pervenches »
Le budget de la police municipale s’élève à 28,8 millions d’euros avec un investissement de 5 millions en 2017. Une délibération porte d’ailleurs sur l’équipement des agents de caméras portatives « pour sécuriser les interventions aussi bien pour les policiers que pour les citoyens », explique Caroline Pozmentier, l’adjointe déléguée à la sécurité. Une centaine de caméras vont donc être achetées pour un montant de 90 000 euros. Côté stationnement, les élus ont également préparé la mise en application de la réforme du stationnement prévue par la loi Maptam de 2014.
A partir du 1er janvier 2018, les automobilistes qui ne paient pas leur stationnement à l’horodateur ne seront plus contrôlés par les agents de police. La Ville prévoit de confier cette mission à une société privée qui assurera les contrôles et percevra une partie des forfaits post-stationnement. Le conseil municipal a voté lundi le lancement d’une consultation pour choisir le futur prestataire. « Cela permettra de dégager du temps pour les ASVP qui continueront de s’occuper des stationnements gênants encore trop nombreux dans notre ville », a affirmé Jean-Luc Ricca, conseiller municipal délégué au stationnement et à la circulation. Les négociations avec les candidats à l’appel d’offres ont déjà débuté car Jean-Claude Gondard expliquait lors du déjeuner préliminaire au conseil municipal que les réponses apportent de belles innovations technologiques : « Je suis notamment monté dans une voiture qui flashe des dizaines de voitures à la minute en roulant à 30 km/h, c’est très efficace ». Voilà qui promet une hausse des amendes pour les automobilistes marseillais qui ne paient pas leur stationnement en ville.
Après la Pointe Rouge, la Ville veut reprendre en main ses autres plages
Ce conseil municipal a également été l’occasion de faire un point d’étape sur la politique de la mer et du littoral de la Ville qui a déjà bénéficié d’un soutien de plus de 70 millions d’euros. Didier Reault, l’adjoint en charge du sujet, est notamment revenu sur les travaux prévu aux plages de la Pointe Rouge. La loi littoral permet à la mairie de récupérer 20 % des terrains en bord de mer et elle compte donc démolir les commerces existants pour en installer de nouveaux plus conformes à la législation et à sa vision. Les consultations avec les habitants et les restaurateurs sont en cours et les premières démolitions devraient intervenir en octobre prochain pour enchaîner sur la construction des nouveaux commerces qui doivent être prêt en avril 2018. Et la mairie de ne compte pas s’arrêter là.
Dans la droite ligne des possibilités offertes par la loi littoral, l’adjoint délégué à la mer entend poursuivre l’aménagement des plages en remontant vers le nord. Toute la partie entre la Vieille Chapelle et le Roucas Blanc sera la prochaine zone à être transformée, viendra ensuite le tour du Prophète puis enfin de l’Estaque. Sur cette dernière, un petit problème pointe déjà le bout de son nez. La plage des Corbières appartient toujours au Grand port maritime de Marseille à qui la Ville verse un loyer « qui n’a, à mon sens, plus lieu d’être car je vois mal le port utiliser le site pour y installer des activités », estime Didier Réault. Les futures négociations entre les deux parties s’annoncent tendues dans un contexte déjà électrique. Il est également revenu sur le projet de Cité de la mer à l’Estaque portée par la mairie. Désormais, le dossier est récupéré par la Métropole qui a lancé les études.