Dans le cadre de la Cop21, GRTgaz, filiale de GDF Suez, et ses partenaires industriels viennent d’annoncer le lancement du premier projet Power to Gas raccordé au réseau de transport de gaz français. Baptisé Jupiter 1000, ce démonstrateur d’une puissance de 1 MWe sera installé à Fos-sur-Mer, sur la plateforme industrielle et d’innovation Piicto créée par le port de Marseille Fos et ses partenaires.
Le principe de ce projet ? Il consiste à transformer les excédents d’électricité d’origine renouvelable, éolienne ou solaire, en gaz de synthèse, et à recycler le CO2. Comment ? Le procédé Power to Gas utilise l’électricité pour transformer de l’eau en hydrogène par électrolyse. L’hydrogène, combiné à du CO2, est ensuite transformé par méthanation en méthane de synthèse. L’opération est d’autant plus intéressante qu’elle permet de capter et recycler le CO2 des fumées d’usines.
Il existe en Europe une vingtaine de démonstrateurs, notamment en Allemagne. A Fos-sur-Mer, Jupiter 1000 sera la première installation d’une telle échelle de production en France. GRTgaz et ses partenaires – Atmostat, le CEA, CNR, Leroux et Lotz Technologies, McPhy Energy, TIGF et le Grand Port Maritime de Marseille – travailleront sur les futurs standards techniques et économiques d’une installation complète de ce type, avec à plus long terme l’objectif de lancer la filière Power to Gas en France. Avec une mise en service du démonstrateur prévue en 2018, le montant du projet s’élève à 30 millions d’euros dont près des deux tiers sont financés par les partenaires industriels, le tiers restant provenant de subventions de l’Union Européenne, de l’Etat et de la Région Paca. D’ici 2050, le Power to Gas pourrait permettre de produire 15 TWh (térawatt-heure) de gaz par an.