L’exemplarité et l’engagement dans la cité. Jacques-Henri Eyraud n’a pas caché son ambition citoyenne pour l’OM lors du déjeuner organisé par le réseau Alumni Science-Po sur le thème du sport vendredi 3 février à Marseille. À côté du développement sportif et économique, celui qui tient les rênes du club olympien depuis septembre veut remettre de la valeur sociétale dans l’ADN du club. « Nous voulons un OM plus ouvert vers les autres, vers la cité qui donne autant qu’il reçoit de son public. C’est ça notre projet. »
Chasser « le côté noir du football »
Eyraud insiste et souligne que cette volonté est bien partagée par Frank McCourt, l’actionnaire américain. Il évoque aussi une anecdote inspirée par la réunion de la ligue de football où il était présent jeudi 2 février : « Ici, dans le bassin marseillais, vous avez des clubs de foot, un en particulier, qui fait signer à des jeunes de dix ans et leurs parents des conventions juridiques qui n’ont en fait aucune valeur juridique et qui les bloquent sur des périodes de six à dix ans. Donc ça, en tant que club citoyen, je m’interdirais de le faire. C’est le côté sombre et noir du football. C’est que je veux à tout prix essayer d’éviter. Ça comme d’autres choses… »
« Sortir des limites de la Commanderie et du Vélodrome »
L’autre dimension, c’est l’OM dans la cité. « C’est très important. Le fonds de dotation, OM Attitude, c’est une très belle initiative qui existe depuis longtemps. On veut lui donner plus de moyens. On réfléchit à une nouvelle stratégie, avec peut-être un positionnement plus clair, des actions peut-être moins nombreuses mais plus marquantes, sur des axes qui sont adaptés à ce qu’est notre projet. » Cette volonté est partagée : « Et Frank, et moi, sommes absolument convaincus que nous devons avoir un OM qui sort des limites de la Commanderie, qui sort de cet équipement du stade Vélodrome pour aller à la rencontre du tissu associatif, pour aller à la rencontre des milieux défavorisés de Marseille, pour essayer de donner un peu de rêve, au-delà de la performance sur le terrain. On va absolument le faire. »
Jacques-Henri Eyraud fait encore référence à l’actionnaire Frank McCourt : « Il fait partie de ces profils que l’on trouve aux États-Unis qui sont aussi des philanthropes. Il a fait ainsi un chèque de 100 millions de dollars pour son université de Georges Town. C’est un peu d’argent ! Alors je ne suis pas en train de passer des messages… Mais je peux vous dire que l’on a envie de faire plus que ce que l’OM fait aujourd’hui. Et ça fait clairement partie des axes très importants d’intégration du club dans la cité et dans la ville de Marseille. »
Lire nos précédents volets :
> Jacques-Henri Eyraud, président de l’OM : le discours et la méthode de la conquête (1/5)
> Reconstruire l’OM : la priorité au foot et aux résultats pour Jacques-Henri Eyraud (2/5)
> Développement international de l’OM : Jacques-Henri Eyraud met le cap sur l’Asie et l’Afrique (3/5)
> Former des grands joueurs à l’OM : Jacques-Henri Eyraud engage la révolution culturelle (4/5)