Placée en redressement judiciaire depuis le mois de novembre 2014, la compagnie maritime SNCM devrait connaître le nom de son repreneur, désigné par la justice, le vendredi 20 novembre prochain. Quatre dossiers sont en lice, l’un d’eux a les faveurs du parquet. Décryptage de cette dernière ligne droite qui permettra aux 1 400 salariés d’être enfin fixés sur leur avenir.
Quatre candidats sont toujours en lice pour la reprise de la SNCM, à moins de dix jours, maintenant de la décision du tribunal de commerce de Marseille. Ils ont été entendus par les juges, lors d’une audience le 28 octobre dernier, la décision interviendra vendredi 20 novembre.
Patrick Rocca : le favori du parquet
Cet entrepreneur corse, dispose peut être aujourd’hui d’un avantage psychologique particulièrement important avant la décision finale du tribunal. En effet, Brice Robin procureur de la République de Marseille s’est prononcé en faveur de cette candidature-là. Pour le représentant du parquet, le dossier est le plus sérieux avec l’engagement de garder 845 salariés (Patrick Rocca promettait d’en garder 873 dans un premier temps avant de revoir le chiffre à la baisse), filiales incluses.
En revanche, Patrick Rocca, l’homme d’affaire corse a eu récemment des ennuis judiciaire, des condamnations même. Le tribunal correctionnel d’Ajaccio l’a en effet condamné, le 21 février 2014, à trois mois de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende pour abus de bien social, escroquerie, faux et usage de faux. Des condamnations, qui, en droit, n’empêcheraient pas Patrick Rocca de diriger la SNCM.
Ferry de France et Christian Garin: les retardataires.
Ils ont été les derniers à se manifester. Christian Garin, ancien directeur du port de Marseille, maintenait le suspens depuis des semaines, voire des mois, en annonçant un partenaire pour construire un dossier de reprise de la compagnie maritime sans donner de nom. Au dernier moment, le voici. Ferry de France et le président de la holding qui le possède à 100%, Alexander Panagopulos. Un professionnel de l’industrie, armateur grec.
Jeudi 12 novembre, coup de fil d’une attaché de presse aux rédactions pour convier à un point presse. « Monsieur Panagopulos, voudrait présenter son offre de reprise », indique l’attachée de presse. Et pourtant, l’offre sur le papier est la plus ambitieuse sur le plan social avec le maintient de 850 salariés (878, filiales incluses).
Corsica Maritime : seulement 800 salariés repris.
CM Holding l’ancienne compagnie Corsica Maritime a une particularité, elle est la plus restrictive sur le plan social avec un dossier qui affirme au tribunal conserver 800 salariés. L’offre maintient le pavillon français (comme une grande partie de ses concurrents). En revanche CM Holding offre un nombre important de postes de reclassement au sein de l’entreprise, entre 100 et 200.
Baja Ferries : des financements Mexicains et Californiens
Le groupe Baja Ferries appartient à Daniel Berrebi, un entrepreneur basé en Floride. C’est d’ailleurs sur le continent américain que la compagnie effectue des traversées de personnes et de marchandises. Après avoir présenté une première offre conjointe avec la compagnie d’Orbigny Maritime qui a été rejetée, la compagnie présente un dossier, seule. Le dossier promet le maintient de 826 salariés, autre engagement la sauvegarde de « deux tiers de l’emploi sédentaire corse ».
Les syndicats annoncent un mouvement de grève
L’intersyndicale de la SNCM qu comprend tous les syndicats sauf celui des travailleurs corses (STC) a déposé un préavis de grève de 24 heures, renouvelable, pour le 21 novembre. Le lendemain, en fait de la décision du tribunal.
« Il n’y a aucune offre qui paraisse correcte pour la reprise, a déclaré à nos confrères de l’AFP, Frédéric Alpozzo de la CGT en ajoutant que si un repreneur est choisi parmi les quatre candidats en lice, qui prévoient tous de supprimer 500 à 600 emplois, la CGT prendra ses responsabilités. »Liens utiles :
> [Economie] Ferry de France se positionne dans le dossier SNCM
> [Economie] La SNCM fixée le 20 novembre sur son repreneur