Kévin Vacher, sociologue et co-fondateur du Collectif du 5 Novembre signe une tribune dans Libération, publiée le 13 janvier. Après avoir été « capitale » de la culture en 2013, su sport en 2017, à nouveau de la culture et de l’amour en 2018… Qu’en sera-t-il en 2019 ? Pour le jeune sociologue, ces labels tiennent autour d’un paradoxe : « vanter l’image d’Epinal du Marseille multiculturel et populaire tout en la désincarnant autant que possible, attirer le tourisme sans pour autant le confronter à la réalité d’une ville duale où tout est fait pour contenir les classes populaires aux marges sociales et politiques de la cité. Une opération de marketing urbain qui s’écroule peu à peu.» Il revient sur les deux mois qui se sont écoulés depuis le drame de la rue d’Aubagne : la situation des délogés, la contestation inédite, la politique municipale, les initiatives de solidarité et d’entraide…
Pour lui, Marseille « l’attractive » est désormais marquée au fer rouge depuis l’effondrement des immeubles et l’état de l’habitat. Et propose : « Peut-être alors qu’en lieu et place du marketing de façade, en cette année 2019, Marseille pourrait être la capitale autodésignée du droit à la ville et de la dignité. Il n’y a plus qu’à rendre cette hypothèse réelle. La manifestation organisée par l’assemblée des délogé·e·s et les collectifs de quartiers le 2 février, qui pourrait et devrait avoir un écho national, sera un moment important pour l’affirmation politique de ce Marseille vivant et populaire. »