Ce n’est pas une surprise mais la Ville de Marseille aura attendu la dernière minute pour faire appel contre l’annulation de son plan de reconstruction des écoles. La mairie avait deux mois pour contester le jugement du 12 février et elle a déposé le recours au tribunal administratif le vendredi 12 avril, soit le dernier jour du temps imparti. Il y aura donc un match retour entre la Ville et le groupement d’opposants, réunissant les conseils national et régional de l’ordre des architectes et le collectif contre le PPP devenu depuis le collectif Pour la rénovation des écoles qui ont remporté la première manche.
Un PPP jugé trop cher
Le plan de la mairie de Marseille prévoit la démolition de 32 écoles de type Pailleron et de reconstruire 28 établissements en plus de la créations de six nouveaux groupes scolaires en six ans. Pour mener à bien ce projet, elle a fait le choix du partenariat public-privé à un milliard d’euros. Cette option a rapidement cristallisé les oppositions. Dans leur dossier alternatif, les architectes dénoncent le coût trop élevé de l’opération et proposent un programme de réhabilitation en maitrise d’ouvrage publique permettant une économie de 300 à 400 millions d’euros. Dans son jugement de février, le tribunal administratif a donné raison aux opposants en affirmant notamment que « l’évaluation préalable fait apparaître que le marché de partenariat présente un coût global plus élevé, de l’ordre de 8,9 %, que celui de la maîtrise d’ouvrage publique ».
La mairie a pris le temps de préparer sa défense pour gagner en appel
La mairie conteste ces conclusions dénonçant un « procès politique » par la voix d’Yves Moraine, le président du groupe de la majorité au conseil municipal. La Ville a donc revu sa copie utilisant à plein le délai de deux mois accordé par le tribunal pour présenter le mémoire d’appel. Jean-Claude Gondard, le directeur général des services de la mairie, affirme que le dossier dispose encore de nombreux arguments à faire valoir devant la justice : « Ils [les architectes, ndlr] affirment qu’avec 700 millions, on peut faire mieux que notre plan à 1 milliard mais ils oublient plein de choses, notamment sur le plan financier. En PPP, la collectivité ne supporte pas le risque par exemple. Ça réduit la facture », avance-t-il. La cour d’appel aura tout le loisir de réexaminer le projet de la mairie et donner un nouvel avis sur le plan de rénovation des écoles marseillaises.
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