La clôture de béton qui entoure la Plaine ne manque pas de faire réagir les Marseillais depuis le début de sa mise en place le 29 octobre. L’Assemblée de la Plaine organise en réponse une « marche funèbre » le 1er novembre.
Les morceaux gris et épais du mur de béton de 2,5 mètres de haut sont actuellement assemblés. Ils recouvrent déjà la majeure partie du périmètre de la place Jean-Jaurès, deux jours après l’annonce de leur mise en place le 29 octobre 2018 par Gérard Chenoz, président de la Soleam, la société d’aménagement de la Ville porteuse du projet de rénovation de la Plaine.
Le ballet des camions, des tractopelles et des CRS ne laissent pas de marbre les riverains qui s’arrêtent, observent et n’hésitent pas à photographier la scène. « C’est le mur de Berlin ! », s’exclame une passante en sortant son téléphone pour filmer.
« Un mépris pour la concertation municipale »
Le collectif de l’Assemblée de la Plaine, opposé au projet de la Soleam, qualifie la palissade de « mur de la honte » sur les réseaux sociaux, un terme qui a été taggé sur une partie du mur. L’Assemblée organise une « marche funèbre pour la mort de la concertation municipale » jeudi 1er novembre à 14h au départ du Cours Julien. « Avec l’édification de ce mur du mépris, le simulacre de la concertation municipale a poussé son dernier soupir. En ce jour des morts, offrons-lui de dignes funérailles et passons à la suite », commente le collectif qui appelle à arborer des tenues d’enterrement.
Les Riverains de la Plaine « déplorent » le dispositif
De son côté, le collectif des Riverains de la Plaine, des « habitants de la Plaine » d’après leur manifeste du 26 octobre, favorables au réaménagement et à l’origine d’une pétition « Ni ZAD ni CRS », indique « ne pas pouvoir [se] réjouir » du dispositif, dans un communiqué diffusé le 30 octobre. Il « déplore » sa mise en place « pour le surcoût qu’il engendre, le désagrément qu’il représente et l’image qu’il renvoie ». « Ce sont une fois de plus les riverains qui sont lésés, obligés d’emprunter des trottoirs exigus difficilement praticables et condamnés à vivre dans une atmosphère pesante », font valoir les membres dans leur déclaration.
Le collectif se dit toutefois « conscient que c’est une mesure pour permettre l’avancement indispensable du chantier face au blocage d’opposants » et souhaite que le chantier soit « évacué, sécurisé et surveillé ». « Nous souhaitons que ce processus d’escalade soit stoppé. Nous prônons le retour à l’apaisement, loin des discours enflammés qui créent une division entre Marseillais. Nous appelons au retour du dialogue entre les différentes parties en présence : sans relancer un processus de concertation, certaines demandes doivent être entendues pour un projet rassembleur », conclut le communiqué en demandant à ce que le mur demeure provisoire.
Liens utiles :
> L’article « La Plaine : une palissade en béton de 2,5 mètres installée autour de la place Jean Jaurès »
> L’évènement Facebook de la marche du 1er novembre
> L’article à propos du manifeste des Riverains de la Plaine