Gérard Chenoz, président de la Soleam (Société locale d’équipement et d’aménagement de l’aire métropolitaine) et adjoint au maire de Marseille, Jean-Yves Miaux directeur général de la Soleam et Olivier de Mazières préfet de police des Bouches-du-Rhône étaient réunis face à la presse lundi 29 octobre 2018 pour réagir face « aux dégradations commises régulièrement sur le chantier » de la place Jean-Jaurès (6e). Le rendez-vous était donné au siège de la Soleam (1er), à la vitre vandalisée (lire nos précédentes informations) et devant lequel quelques opposants au projet de réaménagement attendaient les déclarations.
Une clôture qui doit être provisoire
Gérard Chenoz déclare ne pas « se laisser intimider par ces méthodes » et dénonce « une minorité d’individus qui prône l’anarchie et non représentative de l’ensemble des habitants de la place ». En réponse aux actions des manifestants et à la suite de la demande de la Préfecture de police, le président de la Soleam a annoncé la mise en place d’une clôture de béton d’une hauteur de 2,5 mètres autour de la place. Cette palissade doit permettre au chantier de démarrer. Elle doit toutefois demeurer provisoire. « Dès qu’un retour à la normale sera constaté et que les conditions de sécurité et de sérénité le permettront, nous allègerons ce dispositif de clôture de chantier », a annoncé Gérard Chenoz qui a dit « regretter d’en arriver là ». Les blocs devaient être acheminés à La Plaine à partir de lundi 29 octobre dans l’après-midi. La Soleam a également pour projet de faire appel à des street artistes marseillais pour décorer la palissade. Les noms des artistes participants seront annoncés prochainement.
Un surcoût estimé à plus de 500 000 €
L’installation du mur a un prix : environ 390 000 €. Ce montant est intégré au surcoût de 500 000 € annoncé par la Soleam et qui comprend également 50 000 € pour les dégradations de la vitre du siège de la société et 50 000 € pour la sécurité renforcée – sans compter la mobilisation d’en moyenne 150 CRS chaque jour et la location des engins de chantier pendant le mois de retard qu’ont pris les travaux. Gérard Chenoz déplore un « gaspillage d’argent public » sur un projet de réaménagement de la place qui s’élève déjà à 13,5 millions d’euros hors taxes.
La Soleam ouverte au dialogue
Cependant, le président de la Soleam, qui entend poursuivre le chantier, appelle à l’apaisement. Il souhaite dialoguer avec toutes les parties. « On est ouvert à tout s’il faut faire de petites modifications », a expliqué Gérard Chenoz. « Mais sur les fondamentaux, en ce qui concerne les véhicules et les espaces verts, on ne reviendra pas là-dessus ». Le président a déjà prévu de rencontrer les membres d’un collectif de riverains favorables à la Plaine, qui ont diffusé un communiqué vendredi 26 octobre. Il n’a en revanche pas donné suite à l’invitation de l’Assemblée de la Plaine qu’il a reçue mercredi 24 octobre après avoir été interpellé par « une cinquantaine de ces membres. » Selon lui, la demande de rendez-vous comportait « des conditions inacceptables ».
« On va se rapprocher des associations responsables, comme les CIQ, pour engager avec eux les modalités de fonctionnement provisoires de ce chantier » a ajouté Gérard Chenoz. « On va aussi mobiliser les services institutionnels pour mettre en place une commission d’indemnisation des commerçants comme nous l’avons déjà fait pour des travaux lourds, comme ceux du tramway ». Pour le moment sur la place Jean-Jaurès, « les forces de police seront présentes tout le temps nécessaire pour sécuriser le périmètre », affirme de son côté Olivier de Mazières qui appelle à ce que chacun prenne ses responsabilités.