Dans un communiqué, la Ville de Marseille fait part de son mécontentement à la suite de la décision du ministère de la Culture de ré-enfouir les vestiges de la carrière antique grecque mis à jour en 2017 sur le boulevard de la Corderie dans le 7e arrondissement de Marseille. La municipalité dénonce « une décision unilatérale » et rappelle que le site a été classé monument historique en 2018 à l’issue d’une longue bataille des collectifs et associations opposés à la poursuite du chantier engagé à l’époque par le promoteur Vinci. Dans un courrier adressé à l’association Sites et monuments, le ministère invoque la configuration du site ou encore l’érosion de la pierre pour justifier sa décision.
💬 “Nous demandons à l’État de se mettre autour de la table”: Jean-Marc Coppola, adjoint au maire de Marseille en charge de la culture et du patrimoine culturel, souhaite que l’État écoute les propositions de revalorisation de la carrière de la Corderie pic.twitter.com/ZvNwWpY1hi
— BFM Marseille Provence (@BFMMarseille) December 10, 2021
« Nous demandons à l’Etat de se mettre autour de la table, pour avoir une discussion pour voir comment nous pouvons valoriser les vestiges », précise l’adjoint à la culture de la Ville Jean-Marc Coppola, invité sur le plateau de BFMTV.
Une réponse mitigée des associations
Les associations et acteurs militants contre le projet de réenfouissement – Sites et monuments, Comité du Vieux Marseille, Art 13, l’archéologue Nicolas Faucherre et le géologue Michel Villeneuve – disent « prendre acte de l’opposition de Benoît Payan ». Ils se montrent toutefois mitigés face aux annonces de l’édile et réclament une position plus tranchée : « nous attendons de la Ville de Marseille qu’elle bloque les opérations de réenfouissement, qu’elle mette d’urgence en protection les vestiges encore in-situ de la Carrière antique, qu’elle se rapproche de l’Etat, propriétaire des vestiges, et de la
copropriété propriétaire de la parcelle pour élaborer ensemble une assistance à maîtrise d’ouvrage et une étude de programmation permettant de rendre accessible au public le site comme s’était engagée à le faire Madame Françoise Nyssen, ancienne Ministre de la Culture », écrivent les associations.
Ces dernières souhaitent par ailleurs être impliquées dans le processus de valorisation du site : « Il serait inadmissible que ce Monument historique, première trace de la fondation de Massalia il y a 2600 ans, soit valorisée par une simple reconstitution en 3D avec quelques panneaux sur la parcelle municipale voisine. »
Liens utiles :
> Nouvelle mobilisation pour la protection des vestiges de La Corderie
> La Corderie : visibilité, accessibilité et transmission, Françoise Nyssen donne sa feuille de route
> Nos précédents articles sur la carrière antique de la Corderie dans nos archives