La décision officielle date du 12 octobre dernier. Comme nous l’annoncions l’Aéroport de Marseille était en bonne position pour emporter la concession du nouvel aéroport du Burkina Faso. Après bien des épisodes chaotiques, les négociations ont débuté en 2017, la concession de l’aéroport de Donsin-Ouagadougou a été attribuée à un consortium qui réunit le fonds Meridiam et l’Aéroport de Marseille Provence.
L’État du Burkina-Faso, accorde une concession de 30 ans pour la conception, la construction, le financement, l’exploitation et la maintenance du nouvel aéroport international du pays situé à 35 kilomètres au nord-est de la capitale Ouagadougou dans la région de Donsin. Le nouvel aéroport devrait accueillir un million de passagers par an, dès sa mise en service.
Meridiam a été fondée par Thierry Déau, un ingénieur des ponts, né en Martinique, qui a créé sa société en 2005, un fonds spécialisé dans les infrastructures présentes en Europe, aux États-Unis et en Afrique. Selon nos confrères de Jeune Afrique, « le consortium dispose d’un délai d’un an pour mobiliser les 220 millions d’euros du projet. IFC (groupe Banque mondiale), la Banque africaine de développement (BAD), l’Agence française de développement (AFD), l’Institution financière de développement allemande (DEG), la Société islamique pour le développement du secteur privé (filiale de la Banque islamique de développement, BID), le fonds Emerging Africa Infrastructure Fund (EAIF) et CDC Group devraient contribuer. » L’ingénierie-construction, le chantier, dont la durée est estimée à 30 mois, devrait débuter fin 2022 après le closing financier.
L’Aéroport de Marseille Provence (AMP), est partenaire du fonds, il apportera son expertise par le biais d’un contrat d’assistance technique et d’une participation minoritaire dans la société de projet. Le nouvel aéroport remplacera l’actuel aéroport international de Ouagadougou-Taamsê, construit dans les années soixante et situé dans le centre-ville densément peuplé, ce qui devrait réduire les nuisances du trafic aérien pour les habitants de la capitale. Plus de 130 kilomètres de fibre optique seront installés pour connecter le site au réseau à haut débit et soutenir le développement des entreprises sur la nouvelle plateforme aéroportuaire. Les activités de l’aéroport devraient générer environ 1 400 emplois directs.
Le groupe Meridiam attache une grande importance à la gestion durable de ses projets. L’aéroport sera conçu et exploité de manière à minimiser les émissions et à réduire la consommation d’énergie. Une centrale solaire équipée d’un système de stockage d’énergie sera installée sur site pour fournir 80 % des besoins en électricité de l’aéroport. De plus les partenaires du projet s’engagent à « lutter contre la corruption et les discriminations ». Meridiam se définit comme une société à mission, au sens de la loi française, spécialisée dans le développement, le financement et la gestion à long terme d’infrastructures publiques durables.