Futura Gaïa basée à Rodilhan dans le Gard spécialisée dans l’agriculture verticale et la production en intérieur se développe dans les Bouches-du-Rhône. Fondée par Pascal Thomas, Futura Gaïa met en place des fermes utilisant des techniques hydroponiques pour cultiver des plantes de haute qualité de manière durable et sans pesticides. Après la ferme pilote de Tarascon, le premier site industriel à Plan d’Orgon, au nord des Bouches-du-Rhône devrait voir le jour à l’horizon 2026.
Une agriculture pour garantir la souveraineté alimentaire
L’histoire commence au Canada et s’ancre dans un contexte familial. Pascal Thomas, informaticien et fils d’agriculteurs, collabore avec sa fille, une jeune diplômée ingénieure en biotechnologies. Durant son stage de fin d’études à Montréal, en plein mois de janvier, elle goûte une fraise au goût remarquable, cultivée dans la serre où elle travaille. Surpris, son père s’intéresse au mode de production en intérieur. À cette époque, il est également bouleversé par le décès de son propre père, emporté par la maladie de Parkinson, après une vie d’exposition aux pesticides en tant qu’agriculteur.
Déterminé à trouver des solutions, Pascal Thomas décide de lancer une start-up industrielle, baptisée Futura Gaïa, avec un premier site de 1800 mètres carrés à Tarascon. En activité depuis mars 2021, ce site “pilote” a commencé ses opérations en juillet 2021, avec la vente hebdomadaire de palettes de basilic. Ce premier lieu permet à la jeune entreprise de se faire un nom et de s’implanter dans le paysage agroalimentaire. Futura Gaïa produit essentiellement des plantes aromatiques et mène des expérimentations sur les fruits. Elle développe un nouveau mode de production agricole, appelé GeoFarm, en environnement climatique contrôlé, utilisant du terreau, sans pesticides et en utilisant très peu d’eau. Concrètement, cela se matérialise par de grands cylindres où les plantes sont cultivées sous éclairage artificiel. Cette méthode permet d’optimiser à la fois le temps et l’espace.
Le soutien de France 2030 “Première usine”
La première ferme commerciale de Futura Gaïa verra le jour grâce à un projet développé dans le cadre d’un appel à projets remporté en 2022, intitulé « Première usine », inscrit dans le plan startup industrielle et deeptech (France 2030). Cette distinction permet aux entreprises lauréates de bénéficier d’un financement crucial, indispensable pour la jeune entreprise qui, malgré ses levées de fonds en 2023, n’avait pas les capitaux propres nécessaires pour passer à l’échelle industrielle.
À Plan d’Orgon, la nouvelle ferme commerciale couvrira 4 700 mètres carrés. Le site devrait être opérationnel au second semestre de 2025, pour une ouverture à l’horizon 2026. Le financement de ce projet est partagé entre fonds propres, fonds d’investissements, levées de fonds (la dernière de 11 millions d’euros datant de janvier 2023) et financements comme « Première usine ».
Le coût global du projet de Plan d’Orgon est estimé entre 12 et 13 millions d’euros, selon Pascal Thomas. Ce nouveau site devrait générer une vingtaine d’emplois à temps plein. « Pratiquement tous les postes ne nécessitent pas de qualifications préalables, les employés seront formés sur place », défend le fondateur de Futura Gaïa.
Futura Gaïa emploie actuellement une trentaine d’ingénieurs, d’agronomes et de manutentionnaires, avec des équipes travaillant sur site et à distance. La start-up ne communique pas encore sur son chiffre d’affaires. « Nous sommes encore en phase de construction. Le premier site à Plan d’Orgon sera plus significatif », précise Pascal Thomas.
En savoir plus :
[Agritech] Futura Gaïa (Tarascon) lève 11 millions d’euros pour passer à la ferme industrielle