Dans la guerre du savon qui fait rage pour la définition de l’IGP Savon de Marseille (Indication Géographique Protégée), l’Association des fabricants du savon de Marseille (AFSM) a porté plainte contre Adrien Sergent pour diffamation. L’auteur de la pétition « Protégeons le vrai savon de Marseille » et militant du dossier déposé à l’Inpi par l’Union des professionnels du savon de Marseille (UPSM) est convoqué au Tribunal ce lundi 18 avril 2016 à 14h. Pour ceux qui auraient manqué le début de l’histoire, deux camps s’opposent : l’UPSM (les historiques qui ont un cahier des charges strict pour la composition du savon de Marseille), et l’AFSM (12 entreprises dont l’Occitane et des laboratoires cosmétiques qui souhaitent une IGP moins restrictive) pour la désignation du savon de Marseille. Lire l’analyse.
Contacté par Marsactu, Serge Bruna, président de l’association des fabricants du savon de Marseille (AFSM) explique les raisons de la plainte : la pétition «laisse penser que nous sommes de vilains petits canards qui utilisons de l’huile de palme alors que tout le monde en utilise […] Il a réussi à faire le buzz avec cette pétition en insinuant que nos savons étaient bourrés de produits chimiques […] Notre association était directement attaquée au niveau de la moralité, on nous traitait de voleurs, ainsi qu’au niveau de la qualité de nos produits. L’important pour nous est d’arriver à faire retirer ces éléments auxquels les gens sont sensibles et qui nous portent préjudice ».
La première version de la pétition affirmait que l’AFSM utilisait de l’huile de palme au lieu de la traditionnelle huile d’olive. Alors qu’effectivement, même les plus orthodoxes ne disent pas non à son utilisation (la vraie mauvaise pratique serait d’utiliser des matières grasses d’origine animale). De plus, le lanceur de la pétition jouait sur le levier de l’opposition entre artisans et industriels en attaquant «des laboratoires cosmétiques qui tentent d’usurper l’image du Savon de Marseille auprès des consommateurs». Depuis la plainte, les propos de la pétition ont été modifiés à la marge.
Aujourd’hui, l’auteur de la pétition encourage les signataires à participer à l’enquête publique sur le site de l’Inpi pour pousser le dossier porté par l’UPSM. Dernièrement, un savonnier de la région de Nantes a déclaré qu’il souhaitait également continuer à utiliser l’appellation Savon de Marseille et revendique son inscription à l’IGP. A la fin des enquêtes publiques, il reviendra à l’Inpi de trancher pour la définition du vrai savon de Marseille.