Un problème olympique
Il ne fallait pas être devin pour voir arriver de gros cumulus au-dessus du toit-nuage du vélodrome. Mme veuve Dreyfus a décidé de se débarrasser de son club, l’ OM, comme un pizzaïolo se défait de son camion-boutique, las d’avoir trop fabriqué de Marghéritas. Le problème, désormais olympique, c’est qu’au plan sportif l’équipe est en déshérence, qu’il est très difficile d’évaluer la valeur marchande de l’OM, sur un marché où la transparence n’est pas un mot connu, que les enquêteurs sont encore à fouiner sur des affaires de transferts ou de fins de contrat, moins claires que l’eau des calanques (la dernière en date concerne Didier Deschamps, ce qui ne manque pas de sel… de Camargue) et qu’enfin, circonstance aggravante selon Jean-Michel Aulas, patron heureux de l’Olympique Lyonnais, le stade n’est pas la propriété du club. Jean-Claude Gaudin a du reste assuré que, lui maire, il resterait municipal. Bref on ne voit pas le bout du tunnel. Alors droit au but ou droit dans le mur ?
La morne Plaine et le Waterloo des idées
Si le cours Julien tente timidement d’installer un dialogue entre ceux qui réclament le retour d’une démocratie vivante et active, le quartier de La Plaine voit ressurgir de la nuit des temps, des antagonismes dont on pensait être libéré depuis la fin des années 30. L’Action Française brandit à nouveau la fleur de lys, en ayant pignon sur rue dans ce quartier où la BD, la soul, le rap, le rock, et le tag faisaient jusqu’ici le joint. Elle revendique un retour des sangs bleus et de leur leader, le roi. S’appuyant sur les idées rassies d’un Charles Maurras, nos royalistes et quelques néo-nazis multiplient les actions violentes. La réplique n’a pas traîné et c’est au nom de Robespierre que des « anti fascistes » ont tenté d’affronter les sbires de l’Action Française, réclamant pour eux… la guillotine. La terreur brune face à la terreur rouge, où l’histoire qui bégaye. Quelques hoquets on espère, mais autant de vomi.
La République en marche
Il n’y a pas qu’Emmanuel Macron qui s’est mis en marche. A Marseille on voit fleurir sur des panneaux publicitaires onéreux (4×3 et « sucettes ») une campagne d’affichage pour des candidats républicains. Dominique Tian (photo) et Yves Moraine ont ouvert le feu. On imagine qu’il s’agit de préparer l’après présidentielle de 2017, qui sera suivi de législatives. Une façon aussi de rassurer ceux qui s’inquiétaient pour les finances de la droite républicaine et particulièrement pour le parti de Nicolas Sarkozy, Les Républicains. La trésorerie du parti aurait donc repris des couleurs. Mais, un bémol, sur les affiches l’appartenance politique n’est pas explicite et il peut donc s’agir d’autres financements que celui des militants. Le centriste Maurice Di Nocera a opté lui pour des photos sur les réseaux sociaux et dans les journaux locaux, avec une omniprésence sur tous les événements de la ville. De ce seul point de vue, l’inoxydable Di Nocera bat tous les records.
De l’audace d’abord
Les élèves de Kedge et l’association Citadingue viennent de livrer la 29ème édition de leur guide éponyme (www.lecitadingue.com), avec un joli déploiement de forces vives sur la place Bargemon. Leur outil de communication, destiné aux touristes et aux Marseillais de fraîche date, ne manque pas de talent avec un historique bien ficelé, des adresses incontournables, des conseils louables. On y trouve même un chapitre audacieux intitulé « Coquin », avec un sous-titre qui l’est plus encore puisqu’on nous indique « où faire l’amour ? » Et de conseiller à ceux qui sont surpris par une montée de sève, de s’adonner au plaisir le plus vieux du monde au Vallon des Auffes, à Cap Canaille, aux Goudes ou encore au Parc Borély. Bref il faut s’attendre, si l’on suit ce guide, à des soirées torrides dans les buissons marseillais ou comme le chante Cabrel, « nus sur les galets ».
Le mur de la honte
Si elle n’a rien trouvé d’abominable dans le fait d’être allée récemment à la rencontre du dictateur syrien, Mme Boyer députée et maire de secteur (11-12) estime que le mur anti-bruit dressé à la Fourragère, pour protéger les riverains des nuisances sonores de la L2, est par contre lui « abominable ». Si Valérie Boyer a posé droite dans son fauteuil aux côtés de Bachar el Assad, elle a confié à La Provence qu’elle avait « failli tomber de sa chaise », en découvrant à Marseille, la palissade de tôles qui, selon son concepteur, est censée reproduire, avec différents bleus et gris, un ciel d’orage. Les porteurs du projet se sont inspirés du peintre Nicolas de Staël, mais ils ont surtout choisi, tempête Mme Boyer, l’option la moins chère, ce qui par ces temps de disette municipale est peut-être plus prudent. La députée aurait dû demander une petite aide à Damas pour satisfaire ses goûts esthétiques.
Ne pas faire lanterner les vessies
Dès qu’un rayon de soleil apparait et que les entrées maritimes se cantonnent à ourler les sommets du massif des calanques de volutes, c’est un ballet incessant de joggeurs qui investit la corniche Kennedy. C’est plutôt réjouissant et l’on remarque qu’une bonne moitié de ces quêteurs de forme, sont des femmes rivalisant d’élégance dans les tenues de sport. En revanche il n’aura échappé à personne que des Catalans aux plages du Prado il n’y a pas le moindre WC. Les hommes tout naturellement se réfugient du côté des pentes rocheuses, qui dominent la corniche, pour satisfaire leur légitime besoin. Les femmes sont condamnées à attendre d’être rentrées chez elles. Lorsque l’on sait que les médecins du sport recommandent vivement de s’hydrater, avant de courir et pendant l’effort, on imagine combien certaines pratiquantes souffrent. Et si on arrêtait de prendre les vessies pour des lanternes ?