Elle fut au coeur de la dernière campagne des Régionales en 2015 en tant que tête de la liste EELV alliée pour l’occasion au Front de gauche. Sophie Camard raconte son expérience au coeur de la bataille électorale. Sophie Camard nous raconte de l’intérieur et sans fard ce que fut pour elle la campagne des élections régionales 2015. Un scrutin pas comme les autres comme en témoigne cet ouvrage intitulé « La politique en état d’urgence. »
Au fil des pages en effet, celle qui est à la ville consultante, auprès des comités d’entreprise dans un cabinet d’audit spécialisé basé à Château-Gombert dans le 13ème arrondissement de Marseille, nous raconte le déroulé contrarié de ces élections régionales. Du départ surprise de Michel Vauzelle, aux négociations serrées avec les communistes, en passant par la consultation du PS, organisé pour tenter de forcer les Verts à faire liste commune, plusieurs événements témoignent de la difficulté à gauche de s’organiser. Pis. Bien difficile de se faire entendre, à défaut de comprendre.

Finalement la liste d’union avec le Front de gauche, inédite en France, portera les valeurs de la « Région coopérative. » Mais Sophie Camard se rend bien compte du décalage entre le discours généreux qu’elle porte et une société qui, au mieux s’indiffère, au pire se détourne comme lors de la Medcop21, prélude méditerranéen à la Cop21 de Paris. « Un village des solutions mettait en valeur des projets locaux de transition écologique. Il fut très visité. En dehors des militants et des experts du sujet, la population marseillaise n’état pas au courant de l’événement, ou était indifférente. » Les attentats ce Charlie en début d’année avait déjà laissé des traces. Ceux de novembre achevèrent de mobiliser les Français et les médias sur des thèmes bien éloignés de ceux que la « région coopérative » voulait porter dans le débat. La sécurité, les migrants et autres sujets nationaux vont prendre définitivement le pas sur les débats régionaux et le bilan des écologistes dans la politique du Conseil régional sortant.
« La rupture entre la gauche et sa base »
Le résultat ne fut pas à la hauteur des ambitions initiales avec un score de 6,5% des voix. Consciente des propres manques de sa campagne, Sophie Camard tire de nombreuses leçons de ce combat où elle dit avoir ressenti comme jamais, le discrédit du politique, et de la gauche en particulier : « La rupture est réelle ente la gauche et sa base sociologique. » Renouer le lien, parler, créer de nouveaux espaces pour engager la discussion apparaissent comme une impérieuse priorité. Et ce d’autant que le débat public local manque cruellement d’espace, « cannibalisé » par les chaînes d’info. « Les média ont une influence réelle et entretiennent vraiment l’excitation sur le Front national » relève-t-elle au passage.
Car comme elle le constate auprès de ces femmes des quartiers nord de Marseille, rencontrées pendant la campagne, le besoin de politique n’a jamais été aussi important. En restera-t-elle la ? On ne peut le croire tant le parcours, qui depuis ses études à Sciences Po Paris, puis son travail d’assistante parlementaire auprès de députés communistes rénovateurs, ou son engagement aux côtés de Pape Diouf en 2014 lors des municipales à Marseille la ramène sans cesse vers le combat politique. Elle a milité récemment pour Yannick Jadot vainqueur des primaires d’EELV et a participé au lancement du mouvement Diem25 à Marseille. Ce dernier milite pour la mise en place d’un « New deal » européen. Pas vraiment une retraitée de la politique…
Référence et agenda :
> La politique en état d’urgence, Sophie Camard. 10 euros. http://sophiecamard.fr/
> Sophie Camard est l’invité du prochain déjeuner-débat organisé par le Club de la presse Marseille Provence vendredi 20 janvier.
Inscription : c-presse@wanadoo.fr