Durant trois jours, 70 tour-opérateurs chinois ont découvert la Provence via des éductours organisés par les Offices de Tourisme de Paca. Avant de conclure par un workshop au Palais du Pharo, où ils ont rencontré près de 120 professionnels du tourisme venus leur présenter leur offre. La région veut séduire cette clientèle passionnée qui dépense sans compter.
Un dîner-croisière sur le Rhône, un petit tour sur le pont d’Avignon, un voyage dans le Lubéron jusqu’à Aix-en-Provence, une escale gourmande à la Confiserie du Roy René, pour finir par une découverte panoramique de Marseille avant un dîner à l’Intercontinental… Les 70 tours-opérateurs chinois venus découvrir la Provence ont été particulièrement choyés lors des éductours, trois jours d’excursions organisés par le Comité Régional de Tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur, en partenariat avec les Offices du Tourisme de la région, du 9 au 12 janvier 2016.
A l’issue de ce parcours de découverte, les tour-operateurs étaient réunis au Palais du Pharo pour un China Workshop, organisé par l’office du Tourisme et des Congrès de Marseille en partenariat avec le CRT Paca et l’agence ID Travel. Ils y ont rencontré plus de 120 professionnels de la région venus leur présenter leur offre. Objectif : faire connaissance en vue de signer des contrats, un enjeu important pour la région puisque les touristes chinois, qui passent à plus de 80% par des tour-opérateurs, sont de plus en plus nombreux à s’y intéresser. Ils ont en effet eu l’occasion de découvrir la Provence à travers des séries télévisées très populaires, comme Family on the go, dont une partie a été tournée à Marseille et qui réunit 145 millions de spectateurs…
Un nouvel engouement pour les champs de lavande et Notre-Dame de la Garde
Pour capter ces nouveaux visiteurs, la Provence a d’innombrables atouts : outre ses paysages, ses musées et monuments historiques, son art de vivre et sa gastronomie constituent des arguments de choc. Et visiblement la clientèle de l’Empire du milieu y prend goût : sur 102 millions de touristes chinois qui se déplacent chaque année, 2 millions visitent la France, dont 12% environ se rendent en Paca. « Cela laisse une belle marge de progression. Si la première ville visitée reste Paris, la Provence est une destination connue et remarquée en Chine », souligne Bruno James, directeur du CRT Paca. Le nombre de touristes chinois en Paca progresse de 25% chaque année, et cela ne va pas s’arrêter.
Qui plus est, ces visiteurs, de plus en plus avertis, adorent le shopping et ne lésinent pas sur les dépenses : «Ils cherchent le made in France et ont soif de découvrir les traditions et l’art de vivre à la française. L’époque est loin où le consommateur chinois coupait le vin rouge avec du Coca », estime Pierre Chi d’IdTravel qui suggère de leur faire découvrir les calissons provençaux, moins sucrés et plus à leur goût que le macaron. « Ils recherchent des produits spécifiques et insolites », poursuit Pierre Chi.
Les visiteurs chinois dépensent plus que les Américains
Sur place, cela se traduit en espèces sonnantes et trébuchantes : un touriste chinois dépense en moyenne 185 euros par personne et par nuit, contre 140 euros pour un Américain et 53 euros pour un Français. Cette clientèle se diversifie progressivement avec de plus en plus de jeunes, de familles avec enfants et de seniors, certains se risquant à venir en individuels. Autre avantage : leurs périodes de voyage, autour du nouvel An Chinois début février, du 1er Mai et de la fête nationale du 1er octobre, ne coïncident pas avec l’afflux de la saison d’été.
Bientôt des lignes directes vers la Chine ?
Tous les acteurs du tourisme mettent donc le paquet pour accueillir cette nouvelle clientèle : traduction des brochures en mandarin, embauche de guides… Pour favoriser ces échanges, l’aéroport Marseille Provence se prépare également à ouvrir de nouvelles lignes. «Avant d’avoir une ligne régulière à l’année, nous allons réussir ce que nous avons fait avec la Corée. Depuis 2014, des vols Séoul –Marseille sont opérés par des tours-opérateurs coréens, qui ont compris qu’il n’y a pas de meilleur endroit que Marseille pour visiter le grand Sud-Est de la France », explique Julien Boulay, directeur marketing de l’aéroport. Encore un peu de patience donc avant de pouvoir s’envoler directement de Marseille vers Pékin ou Shanghai…