Les élections législatives de juin 2017 arrivent à grands pas. Gomet’ vous fera vivre cette échéance politique à travers de nombreux articles. Pour cette première série, la rédaction vous propose un panorama des forces en présence dans les principaux partis. Aujourd’hui : le Parti Socialiste.
Le Parti Socialiste s’apprête à aborder un scrutin qui s’annonce particulièrement incertain et qui dépendra beaucoup de l’issue de l’élection présidentielle (23 avril et 7 mai) qui aura eu lieu avant. La «vague rose» des législatives de 2012 avait permis au PS et à ses alliés d’obtenir 9 circonscriptions (10 pour la gauche) sur les 16 des Bouches-du-Rhône. Cinq ans après, la situation politique a beaucoup changé. Le département est passé à droite, la Région aussi, et les élections municipales ont été un désastre pour le Parti Socialiste local, qui a fini par s’écharper à propos de la métropole au point de se diviser entre les « Marseillais » et le reste du département.
Présenter plus de femmes que d’hommes
Le PS13 aborde donc l’échéance de 2017 dans un climat tendu, tant au niveau national que local. Comment s’organiser pour battre le rappel des troupes ? Une circulaire nationale expliquant le processus de désignation des candidats a été transmise par Solférino à tous les premiers secrétaires (responsables) fédéraux, et donc à Jean-David Ciot, premier secrétaire du PS13 et par ailleurs député et maire du Puy-Sainte-Réparade.
Dans cette circulaire nationale, que Gomet’ a pu se procurer, il est précisé le calendrier national du Parti Socialiste pour préparer les législatives. Ainsi, le 02 octobre, le Conseil National votera une liste de circonscriptions réservées pour des candidatures féminines, avec comme objectif affirmé de « présenter plus de femmes que d’hommes». Du lundi 14 au vendredi 18 novembre, tous les adhérents du PS qui répondent aux conditions d’éligibilité peuvent envoyer leur candidature au secrétariat national aux élections. Un scrutin interne au parti aura lieu les 08 et 09 décembre pour départager circonscription par circonscription celui qui obtiendra l’investiture PS pour les élections législatives. Dans chaque circonscription, la Fédération présentera son candidat, contre lequel pourra s’opposer un candidat issu d’une section. Le vainqueur du scrutin obtiendra l’investiture.
Sortants privilégiés
Ce mode de désignation, bien que transparent et démocratique, ne devrait pas offrir de grandes surprises dans les circonscriptions où il y a un sortant socialiste. Outre la légitimité conférée naturellement au sortant pour se porter à nouveau candidat, beaucoup de sections sont tenues par des proches du député. Par exemple, la circonscription de Patrick Mennucci s’étend sur les 1er, 2ème et 3ème arrondissements. Or, les sections du 2ème et du 3ème arrondissement sont directement gérées par deux assistants parlementaires de M. Mennucci. Avec un tel schéma, « il n’y a aucune chance que Patrick ne soit pas élu, ou plutôt désigné, candidat » nous affirme un militant du 3ème arrondissement en froid avec le député.
Par ailleurs, le Parti Socialiste pourrait aussi accorder son investiture à François-Michel Lambert, député sortant de la 10ème circonscription, qui n’est pourtant pas adhérent du parti du poing et la rose. Ce dernier est membre du Front Démocrate, un petit parti qui s’est allié au PS en vue de la présidentielle. Et, la circulaire nationale transmise à M. Ciot évoque ce cas de figure puisque les « accords avec nos partenaires » sont encouragés pour « des candidatures unitaires afin que la gauche soit représentée au second tour. » Toutefois les sections du PS local pourraient être tentées de pousser une candidature maison, plutôt que d’investir le député sortant trop « proche de Macron » à leur goût.
Les cas Maggi et Andrieux
Comment traiter les cas de M. Maggi et Mme Andrieux ? Sylvie Andrieux, députée de la 3ème circonscription n’a pas été soutenue par le Parti Socialiste en 2012 à cause de ses ennuis judiciaires. La possibilité d’une nouvelle candidature en 2017 semble a priori écartée selon une source interne qui suit le dossier de très près. Sont plutôt pressenties Florence Masse ou Anne Di Marino. Rien n’est encore décidé entre les deux femmes. La piste d’une candidature de Jean-David Ciot en personne, actuellement député-maire du Puy Sainte-Réparade a circulé parmi les militants, mais celui-ci devrait logiquement rester dans sa circonscription aixoise.
Sur le pays d’Aubagne, le Parti Socialiste est en proie au doute. Selon nos informations, les instances fédérales n’ont encore proposé aucun candidat sur la circonscription. Le choix d’un candidat homme ou femme n’a pas encore été arrêté. En off, un militant local nous concède que «personne n’est vraiment motivé pour y aller. Tous les sondages nous donnent perdants, et aucun potentiel candidat ne souhaite se faire ridiculiser.» Malgré cela, les militants d’Aubagne insistent sur l’importance d’une candidature socialiste sur leur territoire.
Jean-Pierre Maggi, maire de Velaux, était suppléant d’Olivier Ferrand qui avait arraché de justesse la circonscription de Salon-de-Provence à la droite. M. Ferrand étant décédé en 2012, Jean-Pierre Maggi a fait son entrée dans l’hémicycle du Palais-Bourbon. En 2015, M. Maggi a quitté le groupe socialiste à l’Assemblée Nationale pour s’affilier officiellement à Jean-Noël Guérini et sa dissidente Force du 13. Mais, dans les hautes sphères de la Fédération du PS13, on nous assure que « rien ne l’empêche d’être candidat. » Néanmoins, comme la ville de Salon a basculé à droite aux dernières municipales, la partie semble mal engagée pour M. Maggi, par ailleurs mis en examen pour détournement de fonds publics.
Le sortant Vincent Burroni ne se représente pas dans la 12ème circonscription et se retire de la vie politique, après avoir perdu aux municipales son fief de Chateauneuf-les-Martigues, battu sèchement dès le premier tour. Il laisse ainsi cette circonscription dans une situation critique pour le Parti Socialiste. Les combats seront aussi difficiles pour Marie-Arlette Carlotti face à deux poids lourds de la droite locale (Yves Moraine (LR) et Maurice Di Nocera (UDI)) et Jean-David Ciot lui-même, à Aix. Néanmoins, le poids du FN pourrait lui permettre dans ces deux circonscriptions de s’inviter au second tour, ce qui changerait la donne : de telles triangulaires étant plus favorables au Parti Socialiste. Seuls Henri Jibrayel et Patrick Mennucci semblent plus «confortables» dans leurs circonscriptions respectives.
Enfin, ce sera mission quasi impossible pour la jeune génération : les Yannick Ohanessian et Nathalie Pigamo envoyés au canon face aux députés sortants de droite, respectivement Valérie Boyer et Guy Teissier. Quant à Frédéric Vigouroux, le maire de Miramas (qui ne confirme pas sa candidature à la candidature), il devrait avoir fort à faire pour remporter la circonscription actuellement détenue par Michel Vauzelle (qui ne se représente pas), avec un Parti Communiste et un Front National puissants localement. Annie Lévy-Mozziconacci devrait elle aussi être candidate dans une circonscription particulièrement difficile (7 ème et 8ème arrondissements) face au sortant LR Dominique Tian.
Modification (04/10/16) : Précision de Jean-Pierre Maggi sur sa situation partisane «Je suis toujours adhérent au PS et je n’ai pas souhaité adhérer à la Force du 13. Si j’ai rejoint le groupe RRDP à l’Assemblée Nationale, c’est seulement par désaccord avec la réforme territoriale qui nous a été imposée de façon trop brutale et trop rapide. J’ai ainsi rejoint le groupe RRDP à l’AN mais je ne suis pas adhérent aux Radicaux de Gauche.»
Circonscription
Candidats pressentis (en gras les sortants)
1ère Yannick Ohanessian
Sophie Chastan
2ème Annie Lévy-Mozziconacci 3ème Florence Masse
Anne Di Marino
4ème Patrick Mennucci 5ème Marie-Arlette Carlotti 6ème Nathalie Pigamo 7ème Henri Jibrayel 8ème Jean-Pierre Maggi 9ème 10ème François-Michel Lambert 11ème Gaëlle Lenfant 12ème Vincent Burroni 13ème Accord probable avec le PCF
pour Gaby Charroux
14ème Jean-David Ciot 15ème 16ème Frédéric Vigouroux