Notre reporter Alain Masson revient, à sa manière, sur les résultats de ces élections législatives.
Lors du dépouillement à Martigues, ce surprenant bulletin au nom de Donald Trump, avec Vladimir Poutine en guise de suppléant. Nul ne sait si cette proposition a fait sourire le gagnant, Dharréville, du PCF. À Carpentras, un autre électeur a glissé le sigle « en laisse », sur le modèle typographique des marcheurs à la mode.
En dépit d’une grosse léthargie qui s’est emparée du corps électoral, comme dirait le nouveau député insoumis de Marseille, « les gens » n’ont pas mis tous leurs œufs dans le même panier présidentiel. Tous les membres du gouvernement qui se présentaient ont été élus.
La Corse envoie à Paris trois nationalistes, la Polynésie un indépendantiste et la Guyane, pour la première fois, un descendant d’esclave. Le porte-parole du gouvernement est brillamment reconduit à Forcalquier, tandis que le bras droit de Marion Maréchal mord la poussière du nord Vaucluse. Battu également, dans le sud de ce département, le sociologue macronien Jean Viard.
C’est aussi sans précédent : Marseille se donne un député d’origine comorienne, Saïd Ahamada, qui promet d’agir en vue d’une réelle équité, là où sévissent tant de discriminations. De la même obédience légitimiste, les Arlésiens ont choisi une représentante originaire des Seychelles. Mais Monica Michel n’adhère pas au projet de fusion entre la métropole AMP et la Camargue, pourtant explicitement souhaité par le vainqueur du 7 mai. Premières divergences formulées, avant même que ne se réunisse le nouveau parlement.
La Provence n’a désigné aucun des candidats du Front national pour siéger dans cet hémicycle, tandis que le confrère – agitateur d’Amiens, François Ruffin y fera son entrée, et Myriam El Khomri sa sortie.