Les lumières du restaurant L’Épuisette ne devraient plus scintiller sur les eaux de l’anse du Vallon des Auffes le 1er janvier 2025. La décision de la Métropole Aix Marseille Provence de ne pas renouveler l’autorisation d’occupation temporaire (AOT) du domaine maritime public a été notifiée le 22 octobre dans un courrier signé par Didier Réault, vice-président, délégué à la mer et au littoral.
« Celui-ci informe que l’autorisation d’occupation dont nous bénéficions depuis plusieurs décennies se termine le 31 décembre 2024 date à laquelle il nous est demandé de libérer les lieux. Ainsi le restaurant L’Épuisette créé en 1938, exploité par la même famille depuis 1976 et dont Guillaume Sourrieu dirige les cuisines depuis 24 ans dont 22 années étoilé Michelin, est par cette décision condamné à disparaitre du panorama gastronomique, touristique et culturel de Marseille » déplore le restaurant dans un communiqué diffusé ce mercredi 30 octobre.
L’Épuisette dénonce « mépris et brutalité »
« Outre la brutalité de cette décision et le mépris affiché pour les 22 salariés de l’établissement qui s’interrogent à juste titre sur leur avenir, l’incompréhension est totale sur les motivations de cette décision dont nous n’avons à ce jour pas connaissance d’une quelconque façon. (…) Bien évidemment nous ne pouvons rester sans réaction devant cette situation. En effet, de multiples actions ont été initiées dans le calendrier qui nous était imparti et vont être poursuivies, pour contester la mise en place de cette procédure à notre égard. »
Dans le collimateur de L’Épuisette « une procédure inadaptée car découlant en partie d’une règlementation européenne postérieure à tous nos accords et non applicables à notre situation » et d’autre part, totalement inique. « Nous interrogerons l’administration sur les conditions de l’atribution et donc de notre éviction non motivée et à ce jour, incompréhensibles pour nous. Les premières réactions de tout l’environnement (…) personnel, clients, partenaires, fournisseurs, nous confortent dans la volonté de défendre avec opiniâtreté notre équipe, dirigée par notre chef Guillaume Sourrieu, notre histoire et notre notoriété.»
Didier Réault : « nous ne faisons qu’appliquer la loi »
Interrogé par Gomet’, Didier Réault conteste à la fois la brutalité de la procédure et défend son bien-fondé. « Nous ne faisons qu’appliquer la loi sur la gestion du domaine maritime public qui est déléguée à la Métropole pour sa partie liées aux activités économiques. La date de fin de l’AOT était connue de longue date. Nous avons organisé une procédure d’appel d’offres durant l’été et à la suite de la réunion du jury de la commission constituée par la Métropole et la Ville, L’Epuisette est arrivée en seconde position sur trois dossiers déposés. Des critères de qualité du projet tant au niveau restauration qu’environnemental, le niveau de redevance reversé à la Métropole ont été parmi les facteurs retenus pour le choix final. »
Selon Didier Réault, c’est le projet emmené par la cheffe Coline Faulquier du restaurant Signature (Marseille 8e), associée au groupe The Social Club (Nîmes) qui a été retenu.