Lors des dernières Rencontres de la finance verte et solidaire, cinq entrepreneurs se sont exprimés avec leurs cinq financeurs : ces cinq binômes engagés nous ont montré leur exemple de finance verte et solidaire, en illustrations concrètes des stratégies présentées par les banques et par les fonds d’investissement.
Soleil du Sud et Sofipaca
Parmi eux, Joël Oros, président fondateur de Soleil du Sud, est intervenu avec Florence Politi, directrice d’investissement chez Sofipaca, la branche de capital investissement fonds propres du groupe Crédit Agricole, investisseur régional dont la vocation est d’accompagner les PME et ETI de la région dans leurs phases de croissance et d’accélération.
« Ce qui nous a convaincus, dit-elle, bien sûr, c’est le secteur d’activité, puisque la société opère dans le domaine du solaire photovoltaïque, qui est clairement un secteur extrêmement dynamique dans notre région, en croissance et donc qui présentait de belles perspectives. Et on a découvert, dans un deuxième temps, après avoir beaucoup échangé, tous les critères de durabilité intégrés dans la société au plus profond de sa manière de travailler. » Chez Soleil du Sud, il y a en effet des décisions prises, des choix engagés et assumés, qui ont des impacts financiers, et qui méritent d’être exposés par l’entrepreneur, à l’invitation de l’investisseuse.
Soleil du Sud, basé à Rocbaron dans le Var, est un groupe dédié au photovoltaïque en toiture en région sud, créé en 2009, qui atteint aujourd’hui 14 millions d’euros de chiffre d’affaires et 40 personnes, sur une double activité : producteur d’électricité à partir de centrales construites et détenues en propre, et constructeur installateur de centrales pour des tiers.
Dès l’origine la société a été conçue comme une entreprise à mission, avec des critères qui correspondaient aux convictions profondes du dirigeant fondateur, qu’au fil du temps et des challenges il a gravé statutairement. « En réalité, on n’a fait qu’écrire dans nos statuts ce que l’on faisait déjà : dix critères statutaires s’appuient sur les trois piliers que sont les parties prenantes internes, surtout les collaborateurs, les parties prenantes externes et l’environnement. » Inscrit dans les statuts de Soleil du Sud, on lit ainsi en particulier :
- 100 % des collaborateurs sont en CDI ;
- nous nourrissons nos collaborateurs. C’est à dire que parmi les collaborateurs, il y a un maraîcher dont le job est de cultiver pour tout l’effectif ;
- maximum trois fournisseurs par nature de biens et services ;
- 100 % des panneaux sont français ;
- on s’interdit la sous-traitance.
Imaginez la complexité : du photovoltaïque sans intérimaires, sans CDD, sans sous traitants et avec des croissances qui vont entre 20 et 30 % tous les ans !
Côté environnemental, le bilan carbone de Soleil du Sud est déjà bénéficiaire depuis 2021. Comment ? Outre le gain de l’énergie produite, aucun déplacement en avion, des véhicules électriques, des locaux neufs 100 % autonomes en électricité et eau, et la biodiversité est recréée par une prairie fleurie plantée en pleine zone industrielle, où on voit mésanges, bergeronnettes, abeilles…
« Il ne faut pas croire que ce sont des coûts extraordinaires, il faut juste admettre de laisser un peu de résultat pour faire des choses différentes. Comme je le dis à mes collaborateurs depuis toujours, le leitmotiv c’est que chacun, à chaque instant, ait un comportement conforme avec un développement durable, se pose la question “comment je fais pour que ça dure le plus longtemps possible ?. C’est la règle motrice de notre activité » conclut Joël Oros.
Une palette de solutions concrètes, très pragmatiques et qui marchent.
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Retrouvez notre dossier d’actualités consacré aux 2e Rencontres de la finance verte et solidaire