Francis Duseux (photo), le président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip) était à Marseille mercredi 21 septembre 2016 pour faire un point sur la conjoncture 2016 et évoquer les perspectives 2017. Selon le professionnel, le secteur pétrolier est en passe de sortir du « contre choc pétrolier » qui a affecté le marché en 2014 avec une chute vertigineuse des cours. Les différentes projections font état d’un redressement des prix du brent à partir de cet automne et tout au long de 2017.
Mais le marché pétrolier reste encore travaillé par de profonds changements. Les baisses d’investissement dans l’exploration vont avoir forcément des conséquences sur la tenue des prix dans les prochaines années. Toutefois, la demande générale est en baisse relative compte tenu d’un mix énergétique moins favorable au pétrole et plus orienté vers le gaz et les énergies renouvelables.
Concernant le raffinage, Francis Duseux a estimé qu’après une année 2015 où les marges avaient été bonnes, elles seraient moins élevées en 2016. « Il y a toujours un surplus de capacité que l’on doit traiter par une rationalisation. » Pour rester compétitive, la raffinerie française (1500 emplois direct sur Fos et et l’étang de Berre) doit éviter deux écueils : le cumul des réglementations et le manque de fiabilité. « Il faut absolument trouver un moyen de fiabiliser les opérations. Ces grèves qui durent des semaines tous les deux ans [référence à la grève de 26 jours sur le port par les salariés de Fluxel] pour un actionnaire américain c’est complètement incompréhensible. Je crois que l’on se tire tous une balle dans le pied. »
Les Allemands ont choisi Trieste, pas Fos…
Le président de l’Ufip prend en exemple le choix des raffineries allemandes de privilégier pour leur approvisionnement le port de Trieste au détriment de Fos. « Les Allemands ont choisi Trieste alors même que ce port reçoit des bateaux plus modestes » observe Francis Duseux qui estime que c’est la différence de fiabilité qui a guidé le choix des Allemands il y a trois ans. Pour « limiter la casse », Francis Duseux en appelle à la création d’un service minimum d’approvisionnement en cas de conflit social et regrette que la réforme des ports ne soit allée jusqu’au bout avec la privatisation des entreprises comme Fluxel.