Les militants écologistes de Marseille ont décidé, au terme d’une assemblée générale le samedi 08 juin, qu’en vue des municipales ils allaient s’engager dans “une démarche écologique et citoyenne” qu’ils qualifient “d’unitaire” avec l’objectif affirmé de “transformer” Marseille.
Une dizaine de propositions
Les écologistes jouent la carte de la transparence. Ils veulent préparer un “contrat clair” avec les Marseillais. Celui-ci s’articulerait autour d’une dizaine de mesures co-construites (avec la société civile et l’ensemble des citoyens désireux de s’engager) qui répondraient aux enjeux suivants : la gouvernance politique et la place du citoyen, les fractures sociales et territoriales, le mal-logement, la situation des écoles et des enfants dans la ville, la reconversion des friches industrielles, la pollution, les transports collectifs, la propreté, les équipements sportifs et culturels.
Le communiqué de presse qui synthétise la position des Verts à l’issue de leur assemblée générale prône une posture d’ouverture vis-à-vis des autres formations politiques. Le texte évoque ainsi une “démarche écologique et citoyenne unitaire“. Le communiqué met en avant un “processus qui dépasse les appareils politiques traditionnels et qui intègre à sa juste place les citoyens et leurs initiatives”. Les écologistes souhaitent donc l’union, mais pas à n’importe quel prix : “pas de recyclage d’anciens héritiers du système local”. Ils souhaitent intégrer à leur rassemblement la société civile, en ciblant notamment les collectifs citoyens créés pour défendre certains projets, certains quartiers (suite à la catastrophe de Noailles, contre le projet de requalification de La Plaine…)
Deux tendances en 2014
A chaque élection depuis 2012, EELV est tiraillé entre deux possibilités : s’allier à d’autres partis de gauche (surtout le Parti Socialiste) ou bien avancer seul sans alliés. Lors des élections législatives de 2012, un accord national avait été signé avec le Parti socialiste qui avait notamment abouti à l’élection de François-Michel Lambert. En 2015, Michèle Rubirola avait fait le choix de s’allier à Benoît Payan dans un binôme PS-Verts en vue des départementales. Tandis qu’à Gardanne, l’écologiste Rosy Inaudi préférait partir avec le communiste Claude Jorda.
En 2014, cette hésitation entre deux tactiques avait créé une fracture au sein du parti EELV. Il y avait d’un côté les Verts qui avaient rejoint les listes de Patrick Mennucci (Karim Zéribi, Hervé Menchon, Lydia Frentzel, Nouriati Djambae). Et de l’autre côté, les Verts désireux de s’allier à la société civile, à l’époque incarnée par Pape Diouf (Sébastien Barles, Sophie Camard). Cette année, les Verts semblent vouloir s’allier à d’autres formations politiques pour les échéances municipales. Ils ne ferment pas la porte aux alliances, et savent qu’ils sont en position de force après leur score à deux chiffres aux élections européennes.