Avec un investissement total de plus de 150 millions d’euros, l’IHU Méditerranée Infection est le mieux doté de France. Près de 800 personnes travaillent dans le bâtiment de 27 000 m2 qui abrite des unités de soin, de recherche et d’enseignement. La partie hospitalisation comporte trois unités de 25 lits (maladies infectieuses aigües et post-urgence, maladies contagieuses et infections ostéo-articulaires et autres infections chroniques) pour traiter les maladies les plus contagieuses et mortelles pour l’être humain : « Si nous avions un cas d’ébola, c’est ici qu’il serait traité car nous sommes équipés pour affronter le pire », assure Didier Raoult.
Toutes les chambres sont individuelles et en pression négative afin de limiter les contaminations. Ouvert aux patients depuis décembre 2016, l’IHU affiche presque complet avec un taux d’occupation de 94,6 %. L’activité est en hausse continue avec 1 900 séances réalisées l’an dernier dont 1 400 dans le cadre de l’infection à VIH et des hépatites virales. Le bâtiment accueille le plus grand laboratoire de diagnostic de maladies infectieuses de France. Il reçoit plus de 1,5 millions de prélèvements par an et réalise plus de 125 millions d’euros de chiffre d’affaires dont 67 % sont réalisés pour le CHU, 23 % pour des patients externes et 10 % pour des patients externes. « En 2016, on rapporté 11,2 millions d’euros de bénéfices à l’AP-HM et ce chiffre devrait atteindre les 15 millions en 2017. Certains disent que l’IHU est un enfant gâté mais en fait, c’est la poule aux œufs d’or ! », s’enorgueillit le directeur de l’institut.
De la recherche aux startups
La recherche constitue évidemment une part primordial du travail des équipes. Les laboratoires ont bénéficié de 35 millions d’euros d’investissements depuis 2011 permettant l’achat d’équipements de pointe comme une plateforme de séquençage génomique, de protéomique, de cytométrie… L’IHU se démarque notamment dans l’étude des microbes humains. Il a découvert 30 % des microbes retrouvés au moins une fois chez l’homme. Ces derniers ont d’ailleurs été baptisés par des noms rappelant leurs origines locales comme Timonensis, Massiliensis ou Bouchedurhonensis… Depuis sa création, l’IHU a triplé son nombre de publications annuelles (868 en 2016) et déposé 38 brevets. L’activité de recherche hospitalière a généré 6,5 millions d’euros de ressources pour l’AP-HM par les publications. La recherche clinique rapporte quant à elle 560 000 euros par an.
L’IHU joue également le rôle d’incubateur pour des startups issues des découvertes de ses équipes. Il a consacré 1 000 m2 pour les bureaux de ces pépites qui peuvent utiliser à volonté le matériel de pointe de l’institut. En contrepartie, les entreprises doivent céder 5 % de leur capital à l’IHU : « C’est un bon compromis, estime Eric Chabrière, fondateur de Gene&GreenTK et responsable de l’animation du réseau des startups de l’IHU. Nous sommes en contact permanent avec les équipes de recherche dont la plupart des entrepreneurs comme moi font toujours partie. C’est un vrai plus pour l’innovation. De plus, l’IHU nous ouvre les portes d’un réseau bien utile pour se développer. Par exemple, pour monter les dossiers de programmes de recherche ou de subventions, on est en lien direct », affirme-t-il. Sept startups sont nées au sein de l’IHU et ont créé une quinzaine d’emplois. Elles travaillent sur des sujets comme le développement d’anti-infectieux (Biosqual, Arthrobac-pharma), la traçabilité de l’hygiène (Medihandtrace) ou le développement de nouveaux outils diagnostic (Procramé, Xegen, Culture Top).
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> Lire le 1er volet de notre reportage consacré à l’IHU
L’IHU Méditerranée Infection : un fleuron mondial de la recherche médicale à la Timone (1/2)