Labellisé par les investissements d’avenir en 2011, l’institut hopsitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection aura finalement dû attendre huit ans pour être officiellement inauguré mardi 27 mars à la Timone. Aux côtés de son directeur, le professeur Didier Raoult, les trois présidents des grandes collectivités locales, Jean-Claude Gaudin, Martine Vassal et Renaud Muselier, ont répondu présent pour dire leur fierté d’accueillir un projet d’une telle envergure à Marseille. «L’IHU Méditerranée est reconnu comme un pôle de niveau mondial sur les maladies infectieuses et tropicales qui fait rayonner l’image de Marseille dans le monde entier », se félicite le maire. Du côté de l’État, principal financeur du projet, seul le préfet, Pierre Dartout s’est déplacé. Didier Raoult aurait certainement préféré recevoir une ministre comme Agnès Buzyn pour la santé ou Frédérique Vidal pour l’enseignement supérieur : « Ce n’est pas faute de les avoir inviter mais tant pis. Marseille a toujours été une cité-état qui n’a pas besoin de Paris pour avancer », lance à l’assemblée le chercheur. « Je n’aurais pas pu monter un tel centre sur les maladies infectieuses à Clermont-Ferrand, explique Didier Raoult. L’histoire de Marseille est jalonnée par les grandes épidémies, du fait de son positionnement stratégique en Méditerranée. C’est notamment grâce à ce passé que nous sommes les mieux placés pour étudier les maladies infectieuses et que j’ai pu relativement facilement convaincre l’État », raconte-t-il.
L’inauguration aura attendu que passe la tempête médiatique…Si les équipes ont emménagé en décembre 2016, il aura fallu attendre plus d’un an pour voir les officiels venir inaugurer en grande pompe cet équipement de pointe. Il faut dire que l’an dernier, l’IHU Méditerranée Infection faisait les gros titres pour une sombre histoire de harcèlement sexuel dans ses rangs. En juillet dernier, une délégation des représentants des comités d’hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’Inserm, du CNRS, de l’IRD et d’Aix-Marseille Université a visité l’unité de recherche du professeur Didier Raoult, l’Urmite. Cette inspection a donné lieu à un rapport alertant des risques psycho-sociaux pour certains salariés de l’institut. En octobre, un chercheur de l’Urmite accusé par deux de ses collègues de harcèlement sexuel a été révoqué de la fonction publique par la commission administrative paritaire du CNRS. Cette décision a finalement été cassée en appel en décembre mais un recours devant le conseil d’Etat est toujours en cours d’examen.
Au total, quatre plaintes pour harcèlement font toujours l’objet d’une enquête de justice mais elles ne semblent pas inquiéter le célèbre chercheur : « On n’est sûr de rien mais je pense connaître l’issue de ces procédures… », s’essaye Didier Raoult. En attendant, le divorce semble consommé avec le CNRS et l’Inserm qui ont refusé leur labellisation aux deux nouvelles unités de recherche, Mephi et Vitrome, issues de l’Urmite. « Les décisions changent en fonction des hommes. L’ancien directeur du CNRS nous soutenait pleinement mais le nouveau semble vouloir nous fermer. Ces atermoiements prouvent que ce sont des choix émotionnels et non rationnels », attaque Didier Raoult.
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