C’est à l’occasion du conseil départemental de ce mardi 17 octobre que le maire LR de Marignane, Eric Le Dissès, a fait connaître sa position sur la candidature de l’étang de Berre au patrimoine mondial de l’Unesco.
Les élus communistes du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône ont demandé à Martine Vassal de soutenir la candidature de l’étang de Berre au patrimoine mondial de l’Unesco. « Cette demande d’inscription au titre de bien mixte doit être portée par notre collectivité, a exprimé Aurore Raoux. Si nous sommes capables de faire réussir ce projet cela aura des conséquences et des retombées économiques, touristiques pour l’ensemble de notre département. Ce patrimoine est un atout environnemental pour notre département ».
Alors que le comité des ambassadeurs de l’étang de Berre s’est réuni le mercredi 11 octobre, sous la présidence de Robert Guédiguian, pour porter cette candidature, le maire de Marignane (LR), Eric Le Dissès, a clairement fait connaître sa position sur le sujet à l’occasion du conseil départemental ce mardi 17 octobre. S’il ne comptait pas s’exprimer sur le sujet, il a préféré prendre la parole avant que le Département « ne s’engage dans une voie hasardeuse, a-t-il précisé calmement. Si cette candidature engendre des modifications de place, des restrictions et interdictions de pêche par exemple… ou autres contraintes, alors que nous en avons déjà d’énormes imposées par le Conservatoire du littoral, je m’y oppose, et un certain nombre de maires partagent ma position ».
Pas d’engagement du Département à ce stade. Martine Vassal a suggéré une réunion sous l’égide de Bruno Genzana, vice-président, délégué à l’environnement, au développement durable, et à l’Agenda 21, afin de déterminer la position de l’institution sur cette candidature, lancée par le maire de Martigues, Gaby Charroux. Elle a également soufflé d’inviter le député de cette circonscription, à savoir Jean-Marc Zulési (LREM) qui a « l’air complètement hors sol concernant cette question ».
La bourde de Nicolas Hulot
Marignane a cette particularité d’avoir sur sa commune les rives de l’étang de Berre, du Bolmon et du canal du Rhône. Eric Le Dissès a rappelé à l’assemblée cette spécificité ajoutant au passage qu’il connaissait son sujet, « ce qui n’est pas le cas d’un certain ministre ». Un pied-de-nez à Nicolas Hulot. En effet, en réponse à une question au gouvernement posée par Jean-Marc Zulési, député (LREM) de la 8e circonscription, le ministre de la Transition écologique a répondu que l’étang de Berre était un « étang d’eau douce » et de surcroît « excessivement pollué ».
Une gaffe qui a fait bondir les experts du syndicat mixte « gestion intégrée, prospective et restauration de l’étang de Berre » (Gipreb) qui multiplie les actions pour la restauration de l’étang. Depuis le début du contrat d’étang, validé par l’Agence de l’eau en 2012, le long processus de réhabilitation continue.
Malgré cette erreur de Nicolas Hulot, le directeur du Gipreb, Raphaël Grisel, a toutefois noté la volonté du ministère de travailler avec les collectivités locales sur le sujet, avec l’espoir que cette fois la circulation d’eau de mer dans le tunnel du Rove, entre l’Estaque et le Bolmon, un vieux serpent de mer, puisse bénéficier d’une véritable impulsion politique de l’Etat pour aboutir.
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