Après la sélection en août 2018 par Manifesta 13 de l’architecte néerlandais Winy Maas et de l’agence d’urbanisme MVRDV pour la réalisation d’une étude interdisciplinaire urbaine de Marseille en amont de la biennale, une nouvelle équipe artistique a été sélectionnée pour Manifesta 13 en 2020 par la directrice de Manifesta, Hedwig Fijen. Elle a été communiquée en décembre 2018, avant de nouvelles étapes de la construction du projet : clôture début 2019 du travail de MRDV, proposition de première intervention dans l’espace public au printemps.
« Livrer un héritage tangible »
Manifesta 13 Marseille souhaite adopter la même approche curatoriale innovante que celle qui a été utilisée pour Manifesta 12 Palermo, à savoir la réalisation d’une étude urbaine approfondie, préalablement à la sélection de quatre « creative mediators transdisciplinaires, dont le travail collaboratif a permis à la biennale italienne d’intégrer véritablement les dynamiques sociales, culturelles et politiques de la ville de Palerme. « Ce modèle se déploie de nouveau pour Manifesta 13, qui se tiendra en 2020 à Marseille, avec l’intention de déverrouiller la ville et de lui livrer un héritage tangible, comme cela a été réalisé à Palerme » insiste les organisateurs dans leur communiqué.
Il s’agit de la première édition de Manifesta en France. Et « Marseille, en tant que métropole méditerranéenne du sud, à la croisée des enjeux géopolitiques actuels que traversent l’Europe et la France, mais aussi en tant que ville confrontée à ses multiples contradictions, représente un emplacement pertinent pour l’accueil de la Biennale Européenne Nomade en 2020. » Aussi, dans ce contexte, le regard international peut apporter une contribution fertile par un détour moins « affectif » et plus distancié.
Des origines multiples : Maroc, Russie, Allemagne, Espagne
Pour relever le défi lancé par Hedwig Fijen, l’équipe artistique de sa 13e édition se compose de la commissaire d’exposition marocaine Alya Sebti, actuellement directrice de l’ifa Gallery à Berlin, récemment co-commissaire de la 13e édition de Dak’Art, Biennale de l’art africain contemporain (2018) et directrice artistique de la 5e édition de la Biennale de Marrakech ; de l’architecte espagnole Marina Otero Verzier, actuellement responsable Recherche & Développement au Het Nieuwe Instituut à Rotterdam, Pays-Bas ; de la commissaire d’exposition russe Katerina Chuchalina basée à Moscou où elle est l’actuelle directrice de la programmation de la Fondation V-A-C, à Moscou et Venise ; et du commissaire d’exposition et directeur artistique allemand Stefan Kalmár, actuel directeur de l’ICA à Londres (depuis 2017), ancien directeur de l’Artists Space à New York et du Kunstverein München, ayant résidé à Marseille pendant 12 ans.
Marseille, « épreuve ultime des conflits de notre époque »
Pourquoi Manifesta 13 Marseille Hedwig Fijen, directrice : « Dans la continuité de l’approche thématique et du modèle de Manifesta 12 à Palerme, nous étions à la recherche d’une nouvelle ville méditerranéenne qui soit assez centrale historiquement pour aborder les questions les plus urgentes du XXIème siècle, tant au niveau mondial que local. Cette deuxième ville de France semble toujours garder un statut de ville « à part », aux nombreuses contradictions, tant nombre de ses citoyens se considèrent marseillais avant d’être français. Néanmoins, la ville portuaire et multiculturelle qu’est Marseille, avec ses complexités et ses combats, représente à nos yeux ce qui peut être l’épreuve ultime de la manière dont Marseille, la France et l’Europe affrontent les plus importants conflits de notre époque. Nous ne doutons pas que la nouvelle équipe artistique saura créer une réponse critique à la situation actuelle de l’Europe ainsi qu’un point de vue artistique sur les enjeux mondiaux à travers ceux de Marseille. »
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