Aux Quais d’Arenc, tout près de la tour CMA-CGM, la tour La Marseillaise commence son élévation. Au rythme d’un étage tous les onze jours puis tous les six jours, elle ne devrait pas tarder à s’esquisser dans le ciel marseillais. La livraison est prévue au deuxième trimestre 2018. Visite du chantier.
Son concepteur, l’architecte Jean Nouvel, a voulu une tour aux allures d’esquisse, « légère comme un dessin d’architecture inachevé », « une trame mathématique ponctuée de tirets d’ombres et de lumières »… Encore un peu de patience, et il sera bientôt possible d’admirer La Marseillaise, futur emblème de la ‘skyline’ phocéenne… La fameuse tour – 135 mètres de haut, 31 étages -, commence tout juste à sortir de terre aux quais d’Arenc. Elle accueillera ses locataires au deuxième trimestre 2018, après trois ans et demi de travaux.
Le premier projet raccordé à la boucle d’eau de mer
Après une année de travaux des fondations, au-dessus de 83 pieux enfoncés à 33 mètres de profondeur, le chantier a entamé début janvier 2016 la réalisation du noyau du rez-de-chaussée. Le sous-sol abritera un parking et des locaux techniques, notamment les installations de raccordement à la boucle d’eau de mer Thassalia. Au-dessus, le grand hall majestueux mesurera 12 mètres de haut. Il abritera 15 ascenseurs.
Bleu Blanc Rouge, 27 teintes de Béton Fibré à Ultra hautes Performances
Pour réaliser l’élévation de la tour, un coffrage auto-grimpant est en cours de réalisation. Grâce à ce dispositif et à deux grues à flèche relevable, l’ouvrage grimpera sans échafaudages, au rythme d’un niveau tous les onze jours jusqu’au douzième étage, puis d’un niveau tous les six jours au-delà. « Avec des outils grimpants, nous pouvons mettre en œuvre des formes simples et répétitives ; c’est l’une des clés de la réalisation de La Marseillaise », explique Emmanuel Duchange, directeur général de Constructa Urban Systems. Les économies d’échelle réalisées grâce à ce procédé permettent de libérer du budget pour soigner la qualité des 16 000 mètres carrés de façades. Lesquelles seront ornées de 3 500 éléments de brise-soleils en BFUP (Béton fibré à Ultra Hautes Performances) fabriqués tout spécialement par Vinci dans une usine construite à Marignane. Déclinés dans une gamme chromatique de 27 teintes fondues dans le paysage, ils participeront au confort thermique et à l’esthétique du bâtiment. Mais tout cela a un prix, puisque chaque mètre cube de BFUP vaut 10 000€ (à comparer à 500€ pour un béton ordinaire).
Un investissement à 180 M€ pour un coût de 120 M€
« Le coût de construction de la tour reste parfaitement maîtrisé », assure Emmanuel Duchange. D’une part grâce aux techniques de construction employées, d’autre part, tout simplement, parce que le marché local n’accepterait pas que les loyers grimpent jusqu’au ciel.
L’investissement global, porté par la CEPAC et la Caisse des Dépôts, représente 180 M€, pour un coût de construction de 120 M€ ( 3 000€ le m2 hors mobilier). Soit deux fois le prix d’un immeuble de bureaux non IGH (Immeuble de Grande Hauteur). Cependant, « par rapport à une tour classique, à ambitions égales –c’est-à-dire signée par un architecte de renommée mondiale comme Jean Nouvel- La Marseillaise reste 20% à 30% moins chère », estime Emmanuel Duchange.
Les tours, une équation financière compliquée
Il n’en reste pas moins que la construction d’une tour relève d’une équation financière compliquée. Les loyers, de l’ordre de 275 € le mètre carré, se situent dans le haut de l’immobilier de bureaux ‘prime’ marseillais. Pour un locataire, le loyer affiché n’est toutefois qu’un indicateur partiel. « Le coût du poste de travail sur La Marseillaise se situe aux alentours de 6 000 euros. C’est équivalent à d’autres immeubles affichant des loyers moins élevés », selon Emmanuel Duchange. D’autres indicateurs tiennent en effet compte d’un ensemble de paramètres, comme les surfaces louées par poste de travail, les consommations d’énergie, les taux de fidélisation et d’absentéisme des salariés… Ainsi, un plateau de La Marseillaise comprendra seulement deux poteaux pour 1 300 m2, permettant une utilisation optimum de l’espace avec 93% d’apport de lumière naturelle. Les investisseurs tablent sur l’attractivité du programme « Les Quais d’Arenc », dans la continuité d’Euroméditerranée, avec ses immeubles de bureaux, son jardin, son cinéma… Avec des surfaces louées à 70% depuis le début du projet, le promoteur reprendra la commercialisation de La Marseillaise lorsque la tour commencera à prendre tournure. Tout près de là, les travaux de la H 99, tour d’habitation conçue par Jean-Baptiste Pietri, ne commenceront pas avant 2017.
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Les Quais d’Arenc, un programme de quatre bâtiments du promoteur Constructa
– Le Balthazar de l’architecte Roland Carta, tour horizontale de bureaux déjà en exploitation, propriété de l’assureur AG2R. 8 étages, 31
mètres de haut.
– La Tour La Marseillaise, deuxième composante à voir le jour. (voir carte d’identité ci-dessous) ;
– H99, tour exclusivement réservée à l’habitation. Conçue par Jean-Baptiste Pietri, 99,9 mètres de hauteur, 27 étages, 130 appartements ;
– La tour Horizon d’Yves Lion abritera un ensemble hôtelier. 113 mètres de haut, 35 étages.
Les quatre immeubles bénéficieront d’une vue exceptionnelle sur la ville et sur la mer, à deux pas de la tour CMA CGM et du tramway.
Les futurs locataires de La Marseillaise:
– MPM sur 12 étages (du 4ème au 15ème), soit 15 912 ME ;
– Orange sur 2 étages ( 20 ème et 21 ème), 2 165 m2 ;
– Constructa sur 1 étage (27ème), 1 378 M2 ;
– CEPAC sur 1 étage ( 28 ème), 1 378 m2 ;
– Le World Trade Center Marseille Provence sur 2 étages ( 29 ème et 30ème), 2 277 m2.
A ce jour, 70% de la tour est commercialisée ; il reste environ 10 000 m2 à louer, notamment en hauteur.
Carte d’identité de La Marseillaise :
La tour :
-surface développée (SHON) : 39 560 M2
– 135 mètres de hauteur, 31 niveaux ;
-350 places de stationnement ;
-vue panoramique sur la ville et la mer ; Livraison : 2ème trimestre 2018
– 35 000 m2 de bureaux, jusqu’à 3 000 postes de travail ; un Restaurant Inter Entreprises, une crèche de 26 berceaux
Les acteurs du projet :
Investisseurs : CEPAC, Caisse des Dépôts ;
Promoteur : Constructa ;
Partenaires financiers : Crédit Foncier, BPI France, LA Banque Postale, CEGC, Socfim
Les travaux :
-mandataire d’un groupement de conception-réalisation : Dumez Méditerranée ;
-Autres intervenants : GTM Sud, Travaux du Midi, Crudeli, SNEF, KONE ;
– bureaux d’études : Alto Ingénierie, ARCORA, SIDF, AEDIS, SERIUS, AVEL, GLI, Ingénieurs et paysages, Tangram.
-début du chantier décembre 2014 ; Durée du chantier : 3 ans et demi
Source : Constructa