Vis ma vie de commissaire d’exposition. C’est l’expérience que viennent de connaître vingt-quatre collégiens de classe de troisième du collège Coin joli Sévigné, dans le 9e arrondissement, à Marseille, auxquels le Centre de conservation et de ressources du Mucem (CCR) a donné carte blanche. Pendant sept mois, encadrés par leurs professeurs de français, d’anglais, d’histoire géographie et d’art plastiques, et accompagnés par les équipes du CCR, ils ont visité les réserves, l’exposition Ai Wei Wei, débattu et choisi une trentaine d’œuvres pour concevoir leur exposition Osez l’interdit.
« Nous sommes intervenues en classe jusqu’à quatre heures par semaine afin d’introduire toutes les phases d’organisation d’une exposition », précise Meriem Griss, en charge du projet pédagogique. Pour Magali Desailly, professeure de français : « C’est l’occasion d’aborder le programme scolaire différemment. Ainsi, ils ont travaillé par exemple sur l’argumentation, la thèse et l’anti-thèse, l’esclavage, le statut de l’enfant dans la société, mais aussi sur leur propre ressenti face à leur statut, leur religion… Nous travaillons de plus ne plus en mode projet car on s’est aperçu qu’ils étaient beaucoup plus productifs, plutôt que d’être “enfermés” dans une matière ».
Que représente l’interdit quand on a 14 ans ? Qui a le droit d’interdire ? Pourquoi impose-t-on autant d’interdits aux jeunes ? Comment résister ? Autant de questions soulevées par ces commissaires en herbe qui ont trouvé écho dans les collections du Mucem. Ici une robe rose, des tenues d’écoliers, là, un martinet, une cage d’oiseau, un rouet… Devant deux fins colliers, Ham Elza raconte comment ces bijoux, offerts en guise d’amour, sont proches des colliers d’esclave. Pour Aliou, c’est un porte-voix qui a retenu son attention. « Comme je suis plutôt timide, cet objet est pour moi important car il est dans toutes les manifestations et permet de parler fort ». Pedro, lui, a été séduit par une affiche de la SNCM avec un magnifique paquebot blanc sur la mer bleue et un seul mot « Liberté », l’inverse de l’interdit.
Une expérience inédite de médiation culturelle pour le Centre de conservation et de ressources du Mucem qui a dû gérer vingt-quatre commissaires d’exposition d’un coup, mais aussi pour ces collégiens pas toujours habitués à fréquenter les musées. Et à Maxence, chargé d’accueillir le public, de conclure : « L’inauguration restera aussi l’un de mes moments préférés ».
Informations utiles
> Osez l’interdit, du 2 avril au 26 juillet 2019
> Entrée libre du lundi au vendredi, de 9h à 12h30 et de 14h à 17h
> Centre de conservation et de ressources – 1 rue Clovis Hugues, Marseille 3e
Vis ma vie de commissaire d’exposition. C’est l’expérience que viennent de connaître vingt-quatre collégiens de classe de troisième du collège Coin joli Sévigné, dans le 9e arrondissement, à Marseille, auxquels le Centre de conservation et de ressources du Mucem (CCR) a donné carte blanche. Pendant sept mois, encadrés par leurs professeurs de français, d’anglais, d’histoire géographie et d’art plastiques, et accompagnés par les équipes du CCR, ils ont visité les réserves, l’exposition Ai Wei Wei, débattu et choisi une trentaine d’œuvres pour concevoir leur exposition Osez l’interdit.
« Nous sommes intervenues en classe jusqu’à quatre heures par semaine afin d’introduire toutes les phases d’organisation d’une exposition », précise Meriem Griss, en charge du projet pédagogique. Pour Magali Desailly, professeure de français : « C’est l’occasion d’aborder le programme scolaire différemment. Ainsi, ils ont travaillé par exemple sur l’argumentation, la thèse et l’anti-thèse, l’esclavage, le statut de l’enfant dans la société, mais aussi sur leur propre ressenti face à leur statut, leur religion… Nous travaillons de plus ne plus en mode projet car on s’est aperçu qu’ils étaient beaucoup plus productifs, plutôt que d’être “enfermés” dans une matière ».
Que représente l’interdit quand on a 14 ans ? Qui a le droit d’interdire ? Pourquoi impose-t-on autant d’interdits aux jeunes ? Comment résister ? Autant de questions soulevées par ces commissaires en herbe qui ont trouvé écho dans les collections du Mucem. Ici une robe rose, des tenues d’écoliers, là, un martinet, une cage d’oiseau, un rouet… Devant deux fins colliers, Ham Elza raconte comment ces bijoux, offerts en guise d’amour, sont proches des colliers d’esclave. Pour Aliou, c’est un porte-voix qui a retenu son attention. « Comme je suis plutôt timide, cet objet est pour moi important car il est dans toutes les manifestations et permet de parler fort ». Pedro, lui, a été séduit par une affiche de la SNCM avec un magnifique paquebot blanc sur la mer bleue et un seul mot « Liberté », l’inverse de l’interdit.
Une expérience inédite de médiation culturelle pour le Centre de conservation et de ressources du Mucem qui a dû gérer vingt-quatre commissaires d’exposition d’un coup, mais aussi pour ces collégiens pas toujours habitués à fréquenter les musées. Et à Maxence, chargé d’accueillir le public, de conclure : « L’inauguration restera aussi l’un de mes moments préférés ».
Informations utiles
> Osez l’interdit, du 2 avril au 26 juillet 2019
> Entrée libre du lundi au vendredi, de 9h à 12h30 et de 14h à 17h
> Centre de conservation et de ressources – 1 rue Clovis Hugues, Marseille 3e