Avec huit millions de visiteurs chaque année, la Canebière est un axe emblématique de la cité phocéenne. Occupant une position centrale à Marseille, la mairie souhaite réorienter son offre commerciale pour la redynamiser. Grâce au droit de préemption dont elle dispose, la Ville a déjà permis à trois commerces de s’implanter sur la Canebière (au 150, 132 et 117), dont deux qui ont ouvert leurs portes. D’ici 2024, cet outil devrait permettre l’implantation de « 10 à 12 commerces sur cet axe, qui en compte déjà 83 ». Autrefois occupé par la célèbre bijouterie Piery, c’est aujourd’hui le numéro 50 qui va accueillir un nouveau locataire. Un appel d’offre a été lancé le 24 mai et va durer jusqu’au 30 juin, soit un peu plus de trois mois.
Une “collaboration inédite” visant à implanter un commerce original et de qualité
Un projet de fast-food avait dans un premier temps été trouvé mais suite aux vives critiques formulées par la mairie, celui-ci n’avait finalement pas été retenu. Après de longues négociations, la Ville et le propriétaire, Joseph Malka, sont parvenus à « une collaboration inédite ». Moyennant un loyer minoré, la Ville est locataire de cet espace pour six mois. Elle choisira qui sera le prochain locataire et aidera ce dernier à s’implanter. Le bailleur explique avoir choisi de « faire confiance à la mairie », malgré plusieurs candidats qui avaient déjà soumis des projets. Il évoque tout de même un « effort financier », qu’il relativise en soulignant que l’immobilier, c’est avant tout « du long terme ». Rebecca Bernardi, adjointe au commerce, se réjouit pour sa part de ce dispositif, évoquant son « obsession de redynamiser la Canebière ».
La sélection ne sera pas faite au hasard : celle-ci doit être en phase avec la volonté de renouvellement des commerces voulue par la ville. Brasserie, boutique, bistro : l’appel à projet est assez large. Mais la mairie est claire, elle veut « éviter les doublons ». Elle évoque notamment l’exclusion des commerces médicaux, des bazars et des fast-foods, jugeant également « qu’il faut que les banques trouvent d’autres locaux ». Le propriétaire, en accord sur ce constat, soutient que « la synergie commerciale ne peut se faire qu’avec la diversification des commerces ». La mairie souhaite également « privilégier des projets favorisant les circuit-courts et le commerce local ».
Faire revivre la Canebière
S’appuyant sur une grille de notation, ces derniers projets choisis pour la Canebière suivent cette volonté : Froumai, une sandwicherie artisanale s’est installée au 150, Limone, sandwicherie artisanale, se trouve au 132 ; et un projet de restaurant zéro-déchet et circuit-court est en cours au 117. « C’est l’histoire de gens qui veulent faire revivre la Canebière », clame l’élue. La propriétaire de la fromagerie, qui a ouvert ces portes fin 2020, est venue témoigner du succès de son commerce, tout remerciant la mairie, « sans qui tout aurait été beaucoup difficile ».
Cette politique de développement économique et commercial découle d’une volonté constante de la Ville d’améliorer son image, son attractivité et le cadre de vie de ses habitants et usagers. En ce sens, la diversification des commerces sur l’avenue vise à « inciter les gens à y passer du temps ». Un brassage de population est aussi recherché dans cette démarche : « la Canebière mérite d’être à l’image de Marseille : la ville-monde, accueillante à toute heure et où l’on se détend en terrasse », soutient l’élue qui se revendique « 100% marseillaise ».
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