Un chapitre vient de se clore à la Métropole et la suite semble toute tracée : « On dit souvent que je ne prépare pas ma succession. Ici, elle est facile. Martine Vassal est la mieux placée pour prendre la tête de la Métropole », a déclaré sans hésiter ce mardi 4 septembre Jean-Claude Gaudin suite à l’annonce de sa démission du poste de président d’Aix-Marseille Provence. La présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône n’a jamais caché sa volonté de briguer ce poste pour les élections programmée en 2020. Finalement, le maire de Marseille lui offre la chance d’y accéder plus tôt que prévu. Même si de nouvelles élections doivent désigner d’ici deux semaines le nouveau président de la Métropole, Martine Vassal fait figure d’hyper favorite.
Fusion Métropole-Département : la femme de la situation
En tant que présidente du Département, elle semble la mieux placer pour gérer le chantier annoncé par le gouvernement de la fusion avec la Métropole. C’est d’ailleurs la raison officielle avancé par Jean-Claude Gaudin pour lui laisser la place : « Le gouvernement a annoncé qu’il voulait accélérer sur ce dossier. Il va falloir la préparer dans les meilleures conditions et Martine Vassal est la plus à même de la mener à bien. D’autant qu’elle a déjà rencontré le premier ministre pour en discuter, ce que je n’ai pas fait », explique le maire de Marseille. Si elle prend la tête d’Aix-Marseille Provence, sa double-casquette lui permettra d’entamer ce chantier sans attendre.
« A la tête du Département, elle a fait pour l’instant un sans-faute et elle pourrait davantage apaiser les relations avec certains maires », avance Guy Teissier, l’ancien président du conseil de territoire Marseille Provence et député de la 6e circonscription des Bouches-du-Rhône. En plus de cet avantage, elle a su s’imposer au sein de sa famille politique qui ne cesse de chanter ses louanges. Le maire LR des 9e et 10e arrondissements de Marseille, Lionel Royer-Perreaut, a été le premier à lui apporter son soutien suite à la démission de Jean-Claude Gaudin : « Sa bonne connaissance du Département et des enjeux du territoire métropolitain, sa proximité permanente aux côtés des maires en font la candidate naturelle pour ce poste particulièrement exposé. Je sais qu’elle saura coordonner les politiques publiques du territoire avec intelligence et fermeté, et ce dans un contexte institutionnel très évolutif », a-t-il réagi très rapidement.
Même Maryse Joissains, la maire LR d’Aix-en-Provence, opposante de la Métropole de la première heure, milite pour que Martine Vassal succède à Jean-Claude Gaudin : « Elle a résolument affiché son soutien à une métropole de projets, consciente que ce n’était pas à la métropole de gérer les problèmes de proximité, lesquels reviennent aux territoires et aux communes. Martine Vassal m’a appelée en fin de matinée pour m’informer qu’elle allait rapidement initier des séances de travail afin de bien caler l’avenir. Je lui ai dit que je me tiendrai à ses côtés pour l’aider dans la mise en place d’une structure pertinente. J’ai écrit à l’ensemble des maires du Pays d’Aix et aux cinq présidents de territoire pour leur demander de lui apporter leur soutien », a-t-elle déclaré dans un communiqué publié quelques heures après la démission de Jean-Claude Gaudin.
Un certain consensus jusque dans l’opposition
Les Républicains des Bouches-du-Rhône semblent donc unanimes sur la capacité de Martine Vassal à prendre la présidence de la Métropole. Mais ils ne sont pas les seuls car même Jean-David Ciot, l’ex-premier secrétaire de la fédération départementale du Parti socialiste, semble satisfait de cette hypothèse : « Si elle poursuit sur la route d’une alliance des territoires, nous ne présenterons pas de candidat contre elle », confiait-il à Gomet’ ce matin juste avant la conférence de presse de Jean-Claude Gaudin au Pharo. De son côté, Benoît Payan, le président du groupe socialiste à la mairie, sans citer nommément Martine Vassal, semble désirer « une Présidente à temps complet pour les habitants de la Métropole », peut-être espère-t-il son départ du Département, une option peu probable.
A 56 ans, Martine Vassal peut s’enorgueillir d’un joli parcours politique qui a commencé en 2001 en tant que conseillère municipale avec Jean-Claude Gaudin. Lors de sa réélection en 2014, ce dernier lui offre le poste d’adjointe aux affaires internationales car «elle parle un anglais parfait», précise le maire de Marseille. En 2015, c’est la consécration pour celle qui fait figure de « modernité » chez Les Républicains marseillais. Elle remporte les cantonales et devient présidente du Conseil Départemental. Bientôt, elle sera peut-être à la tête de la Métropole et en plus, son nom revient très souvent parmi les potentiels candidats à la succession du maire à l’hôtel de ville. Mais Jean-Claude Gaudin refuse de voir dans ce passage de relais un voie royale pour les municipales de 2020 : « Nous en sommes encore loin. Ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui. Il y aura des candidats qui vont se déclarer. On verra plus tard », coupe court le maire de Marseille. Selon un sondage commandé par l’association Les Amis de Martine Vassal et réalisé en juin dernier, Martine Vassal serait en tête au premier tour du scrutin municipal à Marseille avec 25 % des voix devant Jean-Luc Mélenchon.
Liens utiles :
Edition spéciale : Réactions, vidéos, décryptage. Retrouvez, dans notre rubrique politique, notre édition spéciale après la démission de Jean-Claude Gaudin.