L’influenceur marseillais Mathieu Grapeloup est venu parler de son initiative Marseille à la loupe, où il suit les projets menés dans la ville et pointe les problèmes de voirie, lors de la rencontre « Parole d’influenceurs » organisée par Marseille marketing digital club et Com&Médias Sud chez Gomet’ à Marseille.
Marseillais d’adoption, Mathieu Grapeloup a emménagé dans la cité phocéenne en 2011. Cette ville, il l’aime et il s’engage pour elle. À travers son blog et compte Facebook Marseille à la loupe qu’il a fondé ainsi que son compte Twitter personnel, ce responsable mobilisation et communication d’une ONG environnementale n’hésite pas à critiquer, de manière positive ou négative, ce qu’il observe dans l’espace public ou dans les grands projets de la Ville. Mathieu Grapeloup a participé à la conférence débat « Parole d’influenceurs » organisé par Marseille marketing digital club et Com&Médias Sud et animé par Florence Klein le mercredi 17 octobre 2018 dans les locaux de Gomet’ au 106 rue de la République (2e) à Marseille.
L’« influenceur », comme on le nomme, est venu discuter de son « initiative citoyenne » créée en novembre 2012, de ses pratiques et de sa vision sur l’aménagement public de Marseille. « Je veux parler de comment l’espace public se transforme à Marseille et comment on peut le transformer encore pour que les gens s’y sente bien ou mieux à l’avenir », précise-t-il. Que cela soit un poteau arraché, un chantier retardé ou sujet à débat comme celui de La Plaine, Mathieu Grapeloup observe, se documente et lit les médias locaux avant de publier son alerte.
Des idées plein la tête pour Marseille
Mathieu Grapeloup n’a pas la langue dans sa poche quand il aborde les problèmes de Marseille. « Ce qui me frustre le plus c’est la problématique des transports, notamment le tramway et le métro », déclare cet adepte de vélo. « A chaque fois qu’il y a un projet d’embellissement, de piétonnisation, de piste cyclable on nous ramène au même problème « les transports ne sont pas à la hauteur, c’est trop tôt pour le faire ». Le problème, c’est qu’on a 20 ou 30 ans de retard ! ». Avant d’ajouter à titre d’exemple : « La Corniche pourrait avoir un partage des usages mieux organisé avec plus de place pour les piétons. C’est un gâchis en terme d’attractivité économique et de qualité de vie pour les Marseillais ».
« Ça fait six ans que j’observe, ça donne envie de passer à l’action »
Le développement des transports en communs, c’est d’ailleurs la première réponse de Mathieu Grapeloup à une question de l’assemblée sur les trois mesures qu’il prendrait s’il était élu maire de Marseille – même si cette compétence est gérée aujourd’hui par la Métropole Aix-Marseille Provence. « Quand on est maire de Marseille ça nous intéresse forcément », renchérit-il. L’influenceur complète son « programme » en pointant deux autres sujets : le Plan public-privé pour les écoles, selon lui le sujet numéro un des élections municipales de 2020, et le dysfonctionnement des services municipaux. « Il n’y a quasiment rien qu’y va. De mauvaises habitudes ont été prises, des services n’ont pas été réorganisés. Je ne suis pas dans les coulisses pour savoir exactement ce qu’il se passe mais on a vu plein de choses sortir au moment où il y a eu des enquêtes à la mairie où on a découvert par mal de choses et ça n’a pas été une surprise pour les Marseillais ». Mathieu Grapeloup finit en proposant un grand appel à projets citoyen car selon lui, « on ne fait pas assez participer les citoyens ». Quant à savoir s’il compte rejoindre une liste électorale : « Ça fait six ans que j’observe ce qu’il se passe à Marseille, j’ai la prétention de dire qu’il faudrait faire ci ou ça, ça donne envie de passer à l’action. S’il y a des choses intéressantes qui se passent aux municipales au centre gauche ou chez En Marche et qu’on me demande si je peux être utile, j’évaluerai la situation. Mais pour l’instant rien n’est prévu ».
Plus de 26 000 likes sur Facebook et 5 800 followers sur Twitter
En attendant, le monde politique, Mathieu Grapeloup le côtoie au travers des élus qu’il rencontre. « Derrière il y a une volonté politique ou pas mais je parle avec tout le monde. Ils savent que je critiquerai encore leurs projets si ça ne va pas dans mon sens ». Il faut dire que le Marseillais a une importante communauté, qui plus est active, sur les réseaux sociaux. Sur Twitter près de 5 800 personnes le suivent. Sur Facebook il sort les statistiques pour ses plus de 26 000 likes : 55% femmes, 45% hommes, 15 000 localisés à Marseille, 2000 dans les environs et le reste à Paris, aux Etats-Unis, au Canada… Des abonnés dont l’influenceur revendique la diversité d’opinion même si « les catégories socio-culturelles ne sont pas toutes représentées » et qui, parfois, l’aident dans son travail d’alerte.
Mathieu Grapeloup passe un temps conséquent derrière l’écran – en moyenne 20 à 30h par semaine surtout dû au travail de modération – pour informer ceux qui le suivent. Le Facebook Marseille à la loupe « colle le mieux à l’initiative de départ », avec un post par jour assez détaillé et qui invite au débat. Et pendant que son compte Instagram montre un Marseille esthétique, sur Twitter c’est en son propre nom qu’il s’exprime. « C’est un mix de mes réactions par rapport à l’actualité politique nationale et à ce qu’il se passe à Marseille ».
« Je ne me considère pas comme un média »
Avec autant d’abonnés, Mathieu Grapeloup pèse dans la vie marseillaise où son Facebook et Twitter représentent selon lui « un baromètre de l’opinion ». « C’est dur à évaluer l’impact que j’ai sur les décisions prises au niveau de la Ville. Je vois des prises de position qui évoluent chez certains, avant très peu d’élus parlaient d’environnement. Si ma page a contribué à montrer qu’il y a une attente, j’en suis content et un peu fier ». Le fondateur de Marseille à la loupe ne se considère toutefois pas « comme un média, encore moins un journaliste » mais essaie de se rapprocher de l’objectivité. Cependant, Mathieu Grapeloup a connu quelques ratés à ses débuts. « Quand j’ai lancé la page j’avais tendance à prendre des photos et j’attendais qu’on me donne l’information. J’essaie de faire ça le moins possible maintenant, je me renseigne auprès de mes différents contacts politiques, médias etc. », raconte-t-il. « Des fois je dénonce des choses qui ne le méritaient pas donc j’essaie d’être honnête et de faire un mea culpa ».
Liens utiles :
> Le site et la page Facebook de Marseille à la loupe
>Le compte Twitter de Mathieu Grapeloup