Le parti socialiste a perdu ses bases…
M. P. C’est, en 10 ans, une dissolution. Le PS s’est effondré comme un château de cartes, tous ses leaders ont eu des affaires. Le PS n’a pas su voir l’évolution de sa base : il n’a pas vu la clientèle populaire s’appauvrir dans les quartiers et la montée de cette nouvelle classe créative.
Quel paysage cela augure-t-il pour mars 2020 ?
En mars 2020, la fracture ne sera pas entre droite et gauche, mais entre le système politique et cette classe créative précaire. C’est une classe qui n’attend plus rien.
Cette fracture révèle la perte des pouvoirs des systèmes notabiliaires, la perte de compétences institutionnelles de fait : Marseille est sous tutelle, elle est gouvernée par l’État. Les notables politiques sont réduits à de petites tractations clientélistes, ils n’ont plus qu’une capacité d’interpellation. Les jeunes l’ont compris et savent s’adresser pour leurs projets et leurs actions, directement au ministre, aux médias, à l’État.
(1) Né le 12 septembre 1933 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; commerçant en articles de pêche ; militant socialiste, SFIO puis PS ; conseiller municipal puis adjoint au maire de Marseille, conseiller général du 16e canton de Marseille (1973-2002), membre du comité directeur du Parti socialiste SFIO puis du PS à partir du congrès de Pau (1975), président du conseil général des Bouches-du-Rhône (1989-1998), conseiller régional PS puis DVG de Provence-Alpes-Côte- d’Azur (1986- 2002). Source Le Maitron
(2) L’incendie des Nouvelles Galeries a eu lieu le 28 octobre 1938, sur la Canebière à Marseille. Il a causé la mort de 73 personnes. Le maire Henri Tasso fut démis de ses fonctions et la ville placée sous la tutelle de l’État jusqu’en 1944. Le corps des sapeurs-pompiers municipaux fut dissous et remplacé par la formation militaire des marins-pompiers.