A l’occasion des Rencontres nationales du transport public qui se tiennent à Marseille, la ministre, Élisabeth Borne, présente mardi 10 octobre, s’est exprimée sur le soutien de l’État au grand chantier de la mobilité de la Métropole. Si le montant de l’aide tant attendue n’a pas été dévoilé, la ministre décrit ses priorités.
« Je vois dans le choix de notre ville une reconnaissance en la capacité de notre Métropole d’être un laboratoire de la mobilité durable », s’est félicité Jean-Claude Gaudin lors de l’inauguration des Rencontres nationales du transport public, mardi 10 octobre, au parc Chanot. L’accueil de cette grande messe serait donc le symbole d’un renouveau pour le réseau régional qui souffre de « toutes les problématiques : congestion automobile, temps perdu dans sa voiture, qualité de l’air… », avoue le maire de Marseille.
La toute jeune Métropole compte sur son fameux agenda de la mobilité présenté en fin d’année dernière pour apporter des solutions. Reste à le financer. Plus de 10 milliards d’euros doivent être investis d’ici 2035 et les collectivités voient encore mal où trouver cet argent. Tous les regards étaient donc tournés vers la ministre des Transports, Élisabeth Borne, mardi matin.
Le rapport interministériel en phase avec la Métropole
Depuis des mois, les élus métropolitains attendent avec impatience le rapport de la commission interministérielle sur les transports censé déterminer le montant de l’aide de l’État à l’agenda de la mobilité. Le document a été finalisé à la fin de l’été « mais pour l’instant, nous ne l’avons pas encore partagé avec la Métropole », a finalement déclaré la ministre. Jean-Pierre Serrus, le vice-président délégué aux transports à la Métropole, aurait pourtant déjà eu vent de son contenu : « Le rapport partage notre diagnostic et les préconisations sont très positives », estime-t-il. Mais pour le financement, il peine à donner des précisions : « On a rendez-vous avec des débats d’orientations budgétaires qui devraient préciser l’effort consacré par l’État à notre territoire. Nous ne sommes pas les seuls à avoir besoin d’argent et je le comprends. En attendant, il faut rappeler à certains de nos élus qu’ils vont devoir changer de logiciel et prioriser les transports dans leurs budgets », affirme-t-il.
Métro Express, une priorité pour la ministre
Si l’enveloppe globale du financement de l’État reste inconnue, la ministre a affirmé qu’elle pouvait d’ores et déjà soutenir quelques initiatives comme le Métro Express. Ces fameux 100 kilomètres de voies réservées aux bus et autocars reliés à des pôles mutlimodaux semblent avoir séduit la ministre : « Ce sont des choses concrètes que l’on peut rapidement mettre en place », assure-t-elle. Cette initiative qui porte sur un montant de 3 milliards d’euros environ serait donc la première à bénéficier des subsides de l’État. La ministre a cependant tempéré la générosité financière du gouvernement : « Les solutions ne passent pas forcément par des investissements lourds, il y a des outils simples notamment dans le domaine du digital qui peuvent grandement améliorer le quotidien des usagers », avance-t-elle.
La Ligne Nouvelle Paca, revue à la baisse, pourrait déboucher sur une gare nouvelle
L’un des gros morceaux de l’immense chantier que doivent engager les élus locaux est la refonte complète de la gare Saint-Charles aujourd’hui complètement saturée. Son destin semble désormais intimement lié aux discussions sur le projet de Ligne Nouvelle Paca. Le tronçon à grande vitesse originellement prévu pour relier Nice semble compromis. « Le modèle économique des TGV ne marche plus et les TER peuvent transporter davantage de monde », a déclaré la ministre. Au vu des réticences du nouveau gouvernement à financer une nouvelle ligne à grande vitesse, les élus régionaux ont changé leur fusil d’épaule et parlent désormais de « ligne du quotidien » où les TER auront toute leur place. C’est donc toute la feuille de route qui a été remise à plat et une nouvelle première phase doit être présentée aux autorités dans les mois qui viennent : « Dans ce nouveau projet, la transformation de la gare Saint-Charles aura une place prédominante. On souhaite conserver le calendrier de départ et pour cela, on doit commencer par la gare à l’horizon 2030 », explique Philippe Tabarot, vice-président délégué aux transports à la Région Paca.
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