Fédérés avec tous les barreaux de France, les avocats du barreau de Marseille annoncent pour le 21 mars à 10 h sur les marches du Palais Monthyon, un rassemblement exceptionnel avec les justiciables pour bloquer toutes les juridictions et suspendre toutes les désignations. Ils dénoncent un projet qui ne répond pas à leur attente, « celle d’une justice structurée, proche, rapide et digne pour tous, a déclaré le bâtonnier de Marseille, Geneviève Maillet, dans un communiqué en date du 20 mars. Nous sommes les premiers à demander de nouveaux outils technologiques et des moyens adaptés pour nos tribunaux. Nous ne sommes pas dans l’opposition stérile. Au contraire, nous voulons aller de l’avant et participer à l’évolution. Mais le dialogue est interrompu en l’absence de débat parlementaire et d’étude d’impact. »
Les avocats du barreau de Marseille ne veulent pas d’une justice privée ou au rabais et réclament que la Justice soit déclarée « priorité nationale ». Pour eux, les axes du projet actuel portent atteinte au respect des droits et des libertés fondamentales de chacun et éloignent la justice du citoyen à travers des différentes mesures qu’ils dénoncent : suppression des tribunaux d’instance, transformés en « chambres déplacées », recours imposé à la visioconférence pour certains interrogatoires, banalisation des procédures dérogatoires en matière pénale ; réduction du champ d’intervention du Juge d’application des peines ; extension des compétences du juge unique en matière correctionnelle et d’appel ; marginalisation de la procédure d’instruction ; simplification de la procédure civile ou comment transférer au secteur privé le traitement de la justice civile pour tenter de tarir les flux, expérimentation de « tribunaux criminels ». « Ce procédé de refondation par ordonnance, animé par un souci d’économie financière, est inacceptable pour nous, défenseurs des droits. On ne peut pas faire du business avec la justice. Il faut un travail avec tous les professionnels, car la Justice fait partie des piliers d’une nation et on ne peut pas se contenter d’une gestion de la pénurie » poursuit Geneviève Maillet. Les avocats du barreau de Marseille demandent une action avec l’ensemble des acteurs concernés et pour cela, la communication des projets d’ordonnances et de décrets envisagés.