La start-up Next Blue Tech, installée à Meyreuil, développe depuis sa création en décembre 2017 une alternative aux scooters des mers traditionnels, les fameux jet skis. Elle a conçu un engin 100% électrique, baptisé eSeaRider, qui permet de se déplacer 40 cm au-dessus de l’eau sans générer de bruit ni d’émission. « C’est une expérience complètement inédite car on vole littéralement. C’est aussi plus confortable que les scooters des mers car on ne ressent pas la houle s’il y a des vagues. C’est un instant magique », met en avant Yannick Penneçot, directeur technique de la jeune pousse. La start-up veut d’ailleurs s’éloigner de l’image des jet skis souvent associée à son concept. Ces derniers, bruyants et polluants, sont en effet loin du résultat que procure l’eSeaRider.
L’engin fonctionne grâce à des hydrofoils, à savoir des ailes sous-marines, « comme des ailes d’avion mais sous l’eau », précise l’ingénieur. « Il y a dans le bateau la même mécanique qu’un avion, mais on maintient son altitude de façon très précise. Il y a aussi beaucoup d’électronique et d’informatique. C’est un petit bijou technologique qui a demandé de nombreuses heures de conception et de simulation ».
Des tests à Peyrolles puis Marseille
La fin de l’année 2018 a permis à l’eSeaRider de connaître ses premiers succès. En novembre, les essais ont validé des vols stables avec virages (vers la droite, la gauche ou encore en « S ») avec un conducteur et même un passager. Un « petit challenge » réussi pour l’équipe, confirmé début 2019 par d’autres tests en conditions réelles de houle dans la baie de Marseille. « Notre prototype scientifique est fonctionnel. Maintenant, on est en phase de création de notre démonstrateur qui sera bien plus beau », explique Yannick Ponçennot.
Trois démonstrateurs devraient être présentés dès cet été à des professionnels, plus précisément des loueurs d’engins de loisirs nautiques. L’ambition de Next Blue Tech est de créer des partenariats avec eux pour que l’eSeaRider soit en bêta test à l’été 2020. « Cela nous permettra de l’expérimenter au mieux. On ne veut pas le mettre dans les mains des utilisateurs sans cette phase-là ». La commercialisation sera ensuite lancée dans la foulée. La start-up a réalisé une première levée de fonds d’environ 500 000€ qui va lui permettre de se financer pendant un an et demi.
Un paddle 100% électrique dès cet été
En attendant la sortie du tapis volant des mers, les cinq ingénieurs de l’équipe se sont penchés depuis le mois de janvier dernier à l’élaboration d’un stand up paddle lui aussi électrique. L’eSeaWay peut atteindre une vitesse de 7 km/h et se contrôle à l’aide d’un guidon. Plus simple à élaborer que l’e-SeaRider, il sera en test chez les loueurs d’engins de loisirs nautiques dès juin 2019. Il vient tout juste d’être officiellement présenté, les 26 et 27 mars 2019, à l’occasion des journées Innovation du salon Les Nauticales de La Ciotat.