La signature de la convention de partenariat entre la Ville de Marseille et la SASP Olympique de Marseille sera à l’ordre de jour du conseil municipal de rentrée. 300 délibérations sont inscrites à la séance marseillaise ce lundi 16 octobre.
La Ville de Marseille avait lancé un partenariat public/privé pour la reconfiguration totale du stade Vélodrome et du quartier alentours en vue de l’Euro. Renommé Orange Vélodrome, à la suite de l’opération de « naming », le stade avait fait l’objet d’une première convention triennale entre l’OM et Marseille, à l’été 2014. Celle-ci qui concernait les conditions d’occupation du club est arrivée à son terme au 30 juin 2017.
Dans cette optique, des discussions ont été menées avec les services de la Ville, sous l’autorité de Roland Blum, adjoint aux finances, et Jacques-Henry Eyraud, nouveau président du club, qui a débouché fin juillet sur la signature d’un accord entre ce dernier et Jean-Claude Gaudin.
La page Labrune est tournée
Cet accord se décompose en six chapitres parmi lesquels le stade Orange Vélodrome, la réalisation d’un musée, les conditions d’évolution des équipes féminines et de formation du club. La convention qui sera présentée lundi 16 octobre en conseil municipal est le premier accord spécifiquement signé dans le cadre de cette collaboration, que la Ville, par la voix d’Yves Moraine, n’hésite pas à qualifier de « fructueuse ».
Elle couvrira au minimum les trois prochaines saisons sportives avec une possibilité de renouvellement maximal de six saisons supplémentaires, soit neuf au total ; le tout avec des objectifs communs de « consolidation des relations, de coopération sereine, apaisée et constructive, souligne le président de la majorité municipale (LR-UDI), avec également un rayonnement à l’internationale, une promotion de l’Orange Vélodrome et la possibilité de favoriser la pratique sportive chez les jeunes, grâce à l’attractivité du club phare. »
La page Labrune désormais tournée. « La nouvelle équipe dirigeante a tourné le dos au passé en se rapprochant des clubs amateurs, en nouant des relations et peut-être qu’un jour les futurs Zidane ou autres grands footballeurs d’origine marseillaise, ne débuteront pas leur carrière à Cannes, Lyon ou ailleurs, grâce à cette nouvelle politique qui mérite d’être saluée. »
Un nouveau loyer entre six et neuf millions d’euros
Le loyer que versera désormais le club à la Ville sera composé comme suit : une part fixe de cinq millions d’euros par saison contre quatre auparavant, et une part variable, qui sera non seulement assise sur le chiffre d’affaires généré par le club avec la billetterie, mais également et c’est une nouveauté, sur le chiffre d’affaire généré par les recettes publicitaires.
Mécaniquement, ses recettes augmenteront donc, c’est la raison pour laquelle un plancher et un plafond ont été fixés entre six et neuf millions d’euros, en fonction des compétitions auxquelles l’Olympique de Marseille participera.
Autre élément de la convention : l’accord sur les investissements. La SASP Olympique de Marseille pourra proposer et financer des aménagements visant à valoriser le stade et offrir à ses supporters des conditions d’accueil encore améliorées, pour un montant maximum de cinq millions d’euros. Celle-ci obtiendra en compensation une réduction annuelle de son loyer de 20% de ces travaux, plafonnée à 333 000 euros par an, pour chacune des trois saisons considérées. Les aménagements envisagés intègrent, entre autres, l’éclairage, la sonorisation, la sécurité… Ces travaux ne pourront être entrepris qu’avec l’accord de la Ville.
Le musée OM
Le dernier terme de l’accord concerne le musée OM. La Ville et le club ont formalisé de leur souhait de voir la réalisation de ce nouvel équipement. Dans le cadre d’un accord avec le partenaire Arema, la société gestionnaire du stade, ce musée sera situé dans l’enceinte du stade, avec un accès boulevard Michelet, afin de développer l’attractivité touristique du stade : « Un des sites touristiques les plus visités après Notre-Dame de la Garde et le Vieux-Port », souligne Yves Moraine.
Ce musée dédié à l’histoire du club bénéficiera d’une participation financière de la Ville limitée à 1 million d’euros par année sur trois ans en contrepartie d’un partage entre la Ville et l’OM des bénéfices nets qui seront ainsi dégagés par le musée.
Le stade Orange Vélodrome, équipement métropolitain
Dans le cadre du transfert de certains équipements communaux à la Métropole, le stade Orange Vélodrome est, par nature, le premier des équipements qui peut être légitimement qualifié de métropolitain. Cette discussion est en cours à la Métropole, « des discussions un peu compliquées, confie Jean-Claude Gondard, directeur général des services de la Ville et de la Métropole AMP, car le territoire est vaste et multiple et il y a des positions évidemment différentes. Il faut mettre à plat cette discussion dans le processus de construction. »
La Métropole n’a pas de délais impératif, la loi signifiant qu’elle doit donner une réponse même provisoire fin 2018. « C’est ce qu’on va faire et au fur et à mesure le conseil métropolitain statuera pour enlever ou rajouter des équipements ». Le sujet sera traité au conseil métropolitain du mois de décembre sous la forme d’une délibération conservatoire.
OM gestionnaire du stade…
Cet été, il était question que l’OM entre dans le consortium de gestion du stade. Des discussions informelles sont menées entre OM et Arema. Jean-Claude Gondard a affirmé à ce sujet qu’il y a toujours eu dans le contrat « une porte ouverte concernant la clause d’intégration de l’OM et cette porte ne demande qu’à s’ouvrir ».
… ou futur propriétaire ?
Quant à la question, si le club se montre intéressé pour acheter le stade, le directeur général des services invoque la « jurisprudence Jean-Claude Gaudin ». Jamais sous sa magistrature le stade ne sera vendu.