Dans la course à l’innovation, c’est souvent le plus rapide qui gagne. « Quand on monte un dossier de financement, ça peut prendre entre un ou deux ans pour aboutir. Ensuite, les entreprises atteignent le niveau de maturité technologique au bout de deux ans supplémentaires, auxquelles il faut ajouter encore deux années pour le passage à l’industrialisation. C’est beaucoup trop long ! Personne ne peut se permettre d’avoir une visibilité à six ans », explique Jérôme Lopez, directeur adjoint du pôle de compétitivité Optitec. Pour donner l’avantage à ses membres, le pôle de compétitivité Optitec veut leur donner les moyens d’accélérer le temps de développement en se lançant dans l’Open Innovation.
Décloisonner les secteurs, combiner les compétences
Le pôle dédié à la photonique et l’imagerie a pour mission principale d’accompagner les entreprises dans leurs projets de recherche et développement. L’Open Innovation s’est donc imposé comme une évolution naturelle : « En décloisonnant les secteurs, en fédérant les acteurs et en combinant des compétences multi disciplinaires, les meilleures innovations peuvent voir le jour », a annoncé Katia Mirochnitchenko, la directrice d’Optitec lors de la présentation de son nouveau programme le mardi 6 décembre à l’institut de formation aux soins infirmiers du 3e arrondissement de Marseille. De ce choix stratégique va naître une nouvelle offre de services à destination des membres du pôle.
Créer des concours ouverts pour détecter les talents
Pour élargir et accélérer le sourcing de nouvelles technologiques, Optitec va pousser les entreprises à participer à davantage de concours ouverts : « Les grands groupes français organisent de plus en plus de challenges ouverts aux talents extérieurs. Nous allons répertorier ces événements pour permettre aux membres d’y accéder », avance Jérôme Lopez. Lors de la présentation du programme, il a montré l’exemple en mettant en avant le challenge Drone Indoor Forces spéciales de la direction générale de l’armement (DGA) ouvert aux candidatures jusqu’au 20 décembre. Mais dans un deuxième temps, Optitec compte bien organiser ses propres concours ouverts, peut-être en partenariat avec les grands groupes adhérents du pôle dès l’année prochaine. Ces événements doivent également s’ouvrir aux académiques qui sont pour l’instant trop rares dans les rangs des candidats.
Un Airbnb des ressources techniques en 2017
La seconde initiative phare du pôle est la création annoncée pour la fin de l’année prochaine d’une plateforme web de partage des ressources techniques. « Certaines entreprises disposent de machines coûtant plus d’un million d’euros qu’elles n’utilisent pas toute l’année. En les mettant à disposition d’autres sociétés, elles leur permettraient d’accélérer dans le développement de produit tout en en retirant un gain financier », décrit le directeur adjoint. Cette plateforme fonctionnerait sur le principe du site Airbnb avec un pourcentage prélevé par le pôle de compétitivité à chaque transaction. Et à terme, si les ressources retirées par le portail le permettent, Optitec aimerait acheter ses propres instruments pour les mettre à disposition de ces membres.
Quelques précisions sur le pôle :
– Le pôle de compétitivité a été créé en 2005
– Il compte actuellement 220 membres sur Paca et Languedoc-Roussillon (suite à la fusion des régions Languedoc et Midi-Pyrénées devenues Occitanie, il va ouvrir l’an prochain un bureau à Toulouse)
– Quelques membres : Bertin Technologies, Thales Alenia Space, Supersonic Imagine, Olea Medical, CEA Cadarache, Aix-Marseille université…
– 10 000 emplois liés à la photonique
– 123 projets ont bénéficié de financements publics à hauteur de 130 millions d’euros.