Le tourisme de croisière est une filière porteuse pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Avec 2,7 millions de passagers, selon une enquête BVA menée entre juin et octobre 2017, le territoire concentre à lui seul la moitié du trafic de croisiéristes en France. Par ailleurs, d’après une autre étude réalisée par la chambre de commerce et d’industrie régionale en 2017, le secteur génère 95 millions d’euros de retombées économiques directes et 430 millions d’euros de retombées économiques indirectes annuelles dans la région. Le tout pour 2 450 emplois, équivalent temps plein. « Ces chiffres sont impressionnants, se félicite Roland Gomez, président de la CCI Paca. Mais il faut encore développer le secteur et faire en sorte que les croisiéristes que nous accueillons deviennent de véritables ambassadeurs de notre territoire. »
4 ambitions et 4 axes stratégiques pour le contrat de filière
C’est dans cette optique que la Région a choisi de conclure un contrat de filière pour le tourisme de croisière. Signé mardi 19 mars 2019 par les représentants de la Région, des CCI Paca, du Var, de Nice-Côte d’Azur, Marseille Provence et des clubs de la croisière de la région, il vise à accompagner la structuration et la croissance du secteur tout en favorisant les retombées économiques et sociales sur le territoire. Pour cela, les acteurs impliqués se fixent quatre ambitions principales : accompagner la transition environnementale de la croisière en accord avec le « plan climat » régional ; renforcer la position de leader de la région comme destination de croisière en France et à l’international ; s’appuyer sur la croisière pour accélérer le développement économique ; anticiper le futur du tourisme de croisière en faisant des passagers et des équipages des prescripteurs des différentes destinations du territoire.
47 actions jusqu’à fin 2021
Pour remplir ces objectifs, le contrat de filière prévoit 47 actions. Elles seront menées en commun par les différents acteurs régionaux jusqu’à fin 2021. Des initiatives réparties selon quatre axes stratégiques autour de la formation des professionnels, d’une stratégie marketing offensive nationale et internationale et de l’analyse des évolutions de la filière. Par le biais du contrat signé le 19 mars 2019, les partenaires mettent en place un cadre de gouvernance coopératif. Il en découle la création d’un comité de pilotage et de groupes de travail thématiques pour coordonner les chantiers engagés. « Avec ce contrat de filière, la Région et ses partenaires se mobilisent pour créer un écosystème régional favorable à l’accueil des croisiéristes maritimes et fluviaux, au développement des séjours pré et post croisière et accompagner de manière vigilante le développement du secteur dans le respect de l’environnement », se réjouit Renaud Muselier, président du Conseil régional. La Région participe à hauteur de 250 000 € au plan d’actions prévues par le contrat de filière, sur un coût total évalué à 680 000 €.
Jean-Luc Chauvin, président de la CCI Marseille Provence voit, quant à lui, dans cette initiative une opportunité pour « aller chercher des passagers qui viennent de loin car ils restent plus longtemps sur place avant et après leur croisière et dépensent plus d’argent ». Mais, pour cela, il est indispensable d’encore développer la desserte aérienne du territoire, notamment sur l’aéroport Marseille Provence. « Il nous faut des lignes directes avec l’Amérique et l’Asie », martèle Jean-Luc Chauvin.
Repères
Les chiffres de la croisière régionale> La région Paca compte 19 ports maritimes qui ont accueilli 2,54 millions de passagers en 2017. Il faut y ajouter six ports fluviaux sur le Rhône qui compte, eux, 214 7000 passagers annuels. Ce qui donne un total de 2,7 millions de croisiéristes en Paca, soit près de la moitié du trafic national. C’est le port de Marseille qui contribue le plus à cette fréquentation avec 1,7 million de passagers en 2017, devant les ports d’Alpes-Maritimes (700 000 pax).
> Selon l’enquête BVA, plus des trois quarts des croisiéristes font des dépenses lors de leurs escales dans la région : ils achètent des biens de consommation et mangent au restaurant principalement. En moyenne, lors d’une escale, un passager dépense 36 € pour une croisière maritime et 23 € pour une croisière fluviale. Les passagers en tête de ligne, qui embarquent et débarquent sur un port donné, génèrent, eux, plus de recettes avec 52 € de dépenses moyennes par personne.
> 93 % des passagers des bateaux de croisière participent à une activité touristique une fois à terre. Et, parmi eux, 75 % effectuent une visite individuelle. Ils prennent donc souvent le taxi ou les transports en commun pour rejoindre le centre-ville ou le lieu de leur visite. D’où l’importance de développer l’accessibilité des ports, mais aussi la formation des professionnels qui les accueillent.