Un théâtre noyé de monde, une organisation presque débordée… Pierre Rabhi a rencontré un joli succès à Gémenos samedi 9 juillet. Paysan, philosophe, essayiste et penseur, c’est un homme simple et humble qui s’est présenté au public. Il a d’ailleurs évoqué le philosophe Socrate : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien », dont la pensée fut un leitmotiv. Et pourtant, Pierre Rahbi a eu l’occasion de « savoir » grâce à un parcours hors du commun. Originaire d’Algérie, Pierre Rabhi a reçu une éducation religieuse entre l’Islam et le Christianisme : « La semaine, c’était Bible et saucisson à table, avec une mère française. Et le vendredi, je retournais à la vie musulmane, avec mon père et mon frère », une expérience qui semble expliquer le fond de son discours, construit sur la richesse de l’unité sociale : « Sommes-nous confrontés à un antagonisme permanent entre religion, entre espèces, races, ou bien existe-il une démarche qui nous rassemble ? ».
Le conférencier a ainsi parlé des initiatives de son mouvement Colibri, de ses structures en France et dans le monde, mais aussi de ses actions au Burkina Faso. C’est là qu’il a découvert les bénéfices de l’agroécologie, une agriculture paysanne économe en ressources et respectueuse de l’environnement. Dans sa ferme d’Ardèche, Pierre Rabhi opte depuis les années 60 pour une éthique de vie bio, des traitements phytosanitaires aussi naturels que possible à une meilleure économie de l’eau.
Un amour pour la terre
« Nous sommes rentrés dans la destruction. Nous n’avons pas considéré les opportunités offertes par la planète, comme un cadeau extraordinaire » explique Pierre Rabhi pour qui il est aujourd’hui impératif d’être plus respectueux avec notre terre : “Nous avons vu la terre comme un gisement de ressource à épuiser et nous avons utilisé un mode d’agriculture qui a recours à trop de toxiques » affirme le conférencier. Grâce à un humour attendrissant, Pierre Rabhi fait passer le message d’un constat alarmant : « La nourriture d’aujourd’hui est toxique, quand on se met à table, plutôt que de se souhaiter bon appétit, il faut se souhaiter bonne chance ! » s’exclame t-il, entrainant les éclats de rire de l’assemblée. Si l’homme de 78 ans a convaincu le public de Gémenos, recevant même une standing-ovation, il espère que son discours remontera jusqu’aux noyaux politiques.
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