Au total, 48 pôles de compétitivité maritime ont été reconduits au niveau national pour une quatrième période d’action, étalée entre 2019 et 2022. Un renouvellement qui fait suite à l’appel à candidatures lancé par le gouvernement en juillet 2018. « Cette phase IV est une continuité de la précédente, qui, elle, avait été un gros changement. Le gouvernement souhaite que l’on continue ce que l’on faisait jusqu’à présent, à savoir faire émerger et monter des projets d’innovation entre les entreprises et les laboratoires de recherche et accompagner les entreprises sur le marché. Avec un accent désormais mis sur les marchés européens », explique Patrick Barona, directeur du Pôle Mer Méditerranée depuis sa création en 2015. Ce dernier compte entre 420 et 430 adhérents et labellise chaque année 30 projets, dont 20 à 25 sont ensuite financés.
Autre nouvelle particularité pour cette quatrième phase : l’État souhaite que les pôles s’inscrivent dans la création de filières industrielles au niveau national. Une action déjà menée par le Pôle Mer Méditerranée au sein de la filière des industries de la mer, fraîchement créée en octobre 2018. Dans cette structure, qui vise à donner son plein potentiel à l’économie maritime et favoriser la collaboration entre les organisations professionnelles du secteur, il pilote l’une des quatre grandes feuilles de route, le « smartship », et fait partie du comité R&D de la filière. « Cela va nous permettre de faire remonter les projets de nos régions, qu’il y ait un fléchage sur les financements et qu’ils arrivent plus facilement », souligne Patrick Barona.
Des priorités adaptées à l’évolution des marchés
Pour la phase IV, le Pôle Mer Méditerranée a quelque peu densifié ses six « domaines d’orientation stratégique » pour prendre en compte l’évolution des marchés et les enjeux identifiés dans les stratégies et schémas d’innovation des régions. On y trouve ainsi les termes de défense, valorisation du littoral et logistique. Des secteurs qui prennent de plus en plus d’importance et sur lesquels la structure souhaite aussi désormais agir. « On va renforcer encore plus notre accompagnement des entreprises sur le marché », ajoute le directeur. Le pôle va pour cela s’appuyer sur trois axes : la transformation numérique et robotique et la transition écologique. « En utilisant des technologies nouvelles on peut avoir des innovations qui se démarquent des autres structures ».
Le Pôle Mer Méditerranée pourra compter de nouveau sur son « frère jumeau », le Pôle Mer Bretagne Atlantique, pendant les quatre ans de cette nouvelle phase. Si l’État encourageait leur fusion, tel n’a pas été la volonté des deux entités. « On est étroitement liés depuis nos créations. On a toujours fait en sorte que nos projets labellisés ne soient pas redondants. On va mutualiser certaines actions au niveau national, européen et international pour la suite », met en avant Patrick Barona.
Cap sur 2022 !! Les Pôles Mer Bretagne Atlantique et Mer Méditerranée reconduits pour 4 ans (2019-2022) : L’innovation maritime confortée! Nous remercions tous nos adhérents et partenaires car ce succès est aussi le vôtre! @PoleMerMed @PoleMerBA : https://t.co/4fJ4KNsC3D pic.twitter.com/svn35LjJmB
— Pôle Mer Bretagne Atlantique (@PoleMerBA) 6 février 2019
Augmenter les recettes privées
Déjà dans la troisième phase, le gouvernement avait fixé comme objectif aux pôles de compétitivité maritime d’avoir autant de financements publics que privés. « L’État souhaite maintenant qu’on le dépasse, autant que faire se peut. Mais ce n’est pas évident. Nous, nous y sommes arrivés légèrement, avec 51% de financements privés et 49% de publics, ce qui n’est pas le cas de tous les pôles », glisse Patrick Barona.
L’enveloppe allouée jusqu’à présent par le gouvernement va d’ailleurs décroître petit à petit au cours de cette quatrième phase. Une situation qui n’est pas nouvelle : depuis 2010, le budget du Fonds Unique Interministériel (FUI), qui finance les projets labellisés par les pôles, a fondu passant de plus de 200 millions d’euros à 50 millions d’euros aujourd’hui. Une baisse régulière que regrette Patrick Barona : « C’est dommage parce que la politique des pôles marche plutôt bien et a des résultats ». Pour pallier à ce recul de financements publics, le Pôle Mer Méditerranée a mis en place une politique de services comme la tenue de conférences ou l’élaboration d’études et d’expertises pour augmenter ses ressources privées. Des actions qu’il va devoir poursuivre au cours de cette quatrième phase pour continuer sa mission de mise en lumière de l’économie maritime locale.
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